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Mise en jambe syndicale avant la grande manif

Sous le slogan «Alerte aux rentes!», les syndicats se sont mobilisés mercredi dans toute la Suisse contre «les projets de démantèlement de l'AVS».

Cette journée d’action annonce la grande manifestation nationale du 20 septembre prochain.

L’avenir du système de l’Assurance vieillesse (AVS) engendre polémiques et inquiétude. Craignant son démantèlement, les syndicats sont dans la rue.

Selon l’Union syndicale suisse (USS), cette journée d’action a eu lieu dans une quarantaine de localités.

Les organisations syndicales s’élèvent notamment contre la suppression envisagée de l’indice mixte dans l’AVS. Ils s’opposent aussi à tout nouveau relèvement de l’âge de la retraite.

Ce n’est pas tout. «Une retraite anticipée socialement acceptable» et l’introduction d’une treizième rente AVS font partie intégrante de leurs revendications.

Entre 11h55 et 12h05, un grand tintamarre a retentit aux abords des gares. Le Syndicat du personnel des transports (SEV) avait appelé les conducteurs de locomotives, de trams et de bus à actionner sifflets et klaxons.

Les petits pains AVS

A Genève, l’action coordonnée par la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) s’est fixé comme but d’informer la population et de l’inviter à se rendre à la manifestation nationale du 20 septembre à Berne.

Des militants de syndicats et de partis de gauche répartis sur une quinzaine de stands dans toute la ville devaient distribuer des tracts durant toute la journée.

Pas moins de 3600 «petits pains AVH» (AVS) et des papillons d’information ont été distribués dès l’aube dans neuf gares argoviennes.

Les passants ont réagi très positivement et la boulangerie a trouvé preneur en une heure, a indiqué Renato Mazzocco, de l’USS

Autre exemple d’action à Neuchâtel. Là, les membres des syndicats SIB, Unia, SSP et FTMH ont dirigé le déploiement d’une gigantesque banderole sur la place de la gare.

Sur le calicot figurait l’inscription: «Mon AVS j’y tiens». Les syndicalistes avaient prévu au départ de dérouler la banderole sur la tour de l’Office fédéral de la statistique (OFS), située à deux pas. Le vent a nécessité un changement de stratégie.

Une manifestation s’est également déroulée à Martigny (VS), ville du Président de la Confédération Pascal Couchepin.

Réunis à l’appel du Syndicat Industrie et Bâtiment (SIB), plus de 200 rentiers ont défilé derrière une bannière portant l’inscription «Couchepin, tu ne nous crèveras pas».

Des positions réaffirmées

A l’occasion de cette journée d’action, le Conseiller fédéral Pascal Couchepin et le syndicaliste Paul Rechsteiner ont réaffirmé leurs positions dans la presse.

Initiateur d’un projet de hausse de l’âge de la retraite à 67 ans, Pascal Couchepin ne se sent pas responsable des inquiétudes dans la population

Ce sont plutôt ceux qui veulent éviter à tout prix une discussion qui sont à l’origine de cette inquiétude, déclare-t-il.

Le Président de la Confédération estime aussi que l’abaissement de 7,2 à 6,8% du taux de conversion de la part surobligatoire du capital des rentes de la prévoyance professionnelle ne suffira pas à garantir l’avenir du système..

Pascal Couchepin est soutenu par son parti, le parti radical (PRD). Ce dernier estime dans un communiqué que les syndicats font de la propagande sans scrupules et propagent l’inquiétude.

Selon les radicaux, il faut le dialogue plutôt que le raffut. L’Union syndicale suisse (USS) pratique la politique de l’autruche, ajoutent-ils.

Menace de référendum

De son côté, le président de l’USS confirme son opposition véhémente aux «plans de démolition» de Pascal Couchepin et du ministre des finances Kaspar Villiger.

Selon Paul Rechsteiner, la flexibilité de l’âge de la retraite doit être possible pour tous. Quant à l’indice mixte, il estime qu’il ne faut pas y toucher.

L’AVS est saine, ses finances sont robustes, ajoute le conseiller national socialiste. Le Conseil fédéral et les partis bourgeois ont simplement laissé traîner les choses. Mais les sources de financement existent, affirme le syndicaliste.

Aux yeux du même Paul Rechsteiner, des améliorations dans l’AVS sont, tout comme les cadeaux fiscaux aux riches, une question de volonté politique. Et d’ores et déjà, il annonce un référendum de la part des syndicats si l’indice mixte devait être abandonné.

swissinfo et les agences

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