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Pour une solution négociée de la crise nucléaire iranienne

Ali Larijani à rencontré Micheline Calmy-Rey (de dos) ce samedi à Berne. Keystone

Micheline Calmy-Rey a rencontré samedi à Berne le négociateur en chef iranien Ali Larijani.

La cheffe de la diplomatie helvétique a réitéré son souhait d’une solution négociée dans le dossier du nucléaire iranien et proposé l’aide de la Suisse au règlement de la crise.

La Suisse est disposée à apporter son aide au règlement de la crise du nucléaire iranien. Micheline Calmy-Rey l’a fait savoir samedi au négociateur en chef iranien Ali Larijani lors d’une visite à Berne. Une offre accueillie positivement.

La cheffe de la diplomatie helvétique et Ali Larijani se sont rencontrés dans la matinée. S’exprimant lors d’un point de presse à la résidence de l’ambassadeur d’Iran, le négociateur a déclaré que la Suisse, en tant que pays neutre, était «un partenaire important».

Selon Ali Larijani, la Suisse a fait preuve à plusieurs reprises d’une position «juste et équilibrée» en ce qui concerne les questions internationales. Le négociateur a dit espérer que la Suisse s’implique diplomatiquement en vue de régler la crise actuelle.

Interrogé sur les initiatives concrètes que Berne pourrait prendre, il n’a pas voulu s’exprimer. Même réserve du côté du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), où l’on répète, selon les termes d’un communiqué diffusé dans la matinée par le Département, que la Suisse est «disposée, en cas de demande, à apporter son concours».

Au cours de leur entretien dans la matinée, la conseillère fédérale a présenté la position helvétique sur le dossier. La Suisse «s’engage activement en faveur de la non-prolifération et du désarmement nucléaire, ainsi qu’elle reconnaît le droit de chaque Etat à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire», a indiqué le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans le communiqué.

Micheline Calmy-Rey avait déjà rencontré le 22 juin dernier le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki, également à Berne. La cheffe du DFAE avait déclaré à cette occasion que la Suisse soutient «une solution négociée» pour régler la crise.

Echange de points de vue

Ali Larijani effectue actuellement une tournée dans plusieurs pays européens. Il était notamment à Bruxelles jeudi et à Madrid vendredi.

La République islamique effectue un «échange de points de vue» réguliers sur la question nucléaire avec de nombreux pays, dont la Suisse, a indiqué Habibollah Zahdeh, de l’ambassade d’Iran à Berne.

L’Iran s’est montré intéressé à prendre connaissance de la position suisse dans le dossier nucléaire, a expliqué le porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) Jean-Philippe Jeannerat.

Selon lui, il s’agit d’une rencontre bilatérale entre la Suisse et l’Iran. Le fait que l’ambassade de Suisse à Téhéran soit chargée de représenter les intérêts américains en Iran n’a rien à voir là-
dedans, a-t-il précisé.

Rappelons en effet que la Confédération représente les intérêts américains en Iran depuis 1981. Les Etats-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec Téhéran le 7 avril 1980, après l’affaire des otages américains.

Rejet implicite

En visite vendredi à Madrid, Ali Larijani a implicitement rejeté le calendrier souhaité par les Occidentaux pour une réponse à leur proposition de coopération sur le programme nucléaire de l’Iran.

«Le calendrier déterminé par les autres n’influe pas sur ce que nous faisons», a déclaré le responsable iranien, interrogé sur la possibilité que Téhéran réponde avant le prochain sommet du G-8 à l’offre présentée par la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les Etats-Unis, la Russie et la Chine.

Les grandes puissances ont présenté le 6 juin dernier une offre contenant des mesures incitatives, notamment en matière de commerce, pour régler la crise du nucléaire iranien. La condition est que la République islamique – soupçonnée de vouloir se doter de l’arme atomique – suspende son enrichissement d’uranium.

swissinfo et les agences

La Suisse représente les intérêts américains en Iran depuis 1981.
Le Pakistan remplit un rôle similaire pour l’Iran à Washington.
Iran est le 3ème marché moyen-oriental de la Suisse en termes d’exportation après les Emirats Arabes-Unis et l’Arabie Saoudite.
Les exportations suisses vers l’Iran se sont élevées à 747 millions de francs en 2005, contre des importations de seulement 53 millions de francs.

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