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Séisme en Turquie, un test grandeur nature

Une vingtaine de sauveteurs turcs formés par un expert suisse sont partis à Bingöl. Keystone Archive

Depuis les tremblements de terre de 99 en Turquie, la Suisse forme des sauveteurs sur place. Le séisme de jeudi est leur premier engagement en conditions réelles.

Respectant le souhait d’Ankara, la Suisse n’envoie pas de moyens supplémentaires d’urgence.

A l’Est de la Turquie, les derniers bilans font état d’au moins 85 morts, jeudi après-midi, et d’importants dégâts après la violente secousse tellurique qui s’est produite tôt dans la matinée.

Le pays a connu plus grave encore en 1999, quand deux séismes ont fait 20’000 morts à l’ouest du pays.

C’est à cette époque que le Département suisse du développement et de la coopération (DDC) a installé un expert sur place, au bureau de coordination d’Izmit.

Epaulé par une dizaine d’employés locaux, ce professionnel est chargé de coordonner les interventions et de former des équipes à la recherche des victimes, au sauvetage et aux soins médicaux.

En clair, il s’agit de renforcer les capacités et les moyens d’interventions en Turquie même, face aux tremblements de terre dont le pays est coutumier.

Une équipe sur place

Jusqu’ici, une dizaine d’équipes de dix à quinze intervenants ont profité des compétences du spécialiste suisse.

Cette mission de formation doit durer jusqu’à mi-2004. Budget alloué en 2003: 0,5 million, équipement compris. Notamment le matériel de détection par camera et micro.

Aux yeux de Jörg Zumstein de la DDC, le tremblement de terre de jeudi constitue le premier test grandeur nature pour le personnel formé par la Suisse.

Car les autorités turques ont annoncé l’envoi vers l’Est du pays de vingt personnes formées à Izmit. Leur mission consistera à analyser les besoins sur place et à apporter une aide médicale.

Ce n’est pas tout. Ces spécialistes, formés par l’expert suisse, devraient intervenir dans les hôpitaux, surchargés par les blessés victimes du séisme.

Leur intervention fera l’objet d’une évaluation de la part du responsable suisse en Turquie, indique Jean-Philippe Jutzi, porte-parole de l’Aide humanitaire suisse.

Pas d’intervention du corps suisse d’aide humanitaire

Cela étant, le corps suisse d’aide humanitaire n’enverra ni sauveteurs ni moyens supplémentaires d’urgence en Turquie. Les autorités turques en ont décidé ainsi.

Au vu de l’ampleur relative des dégâts, le pays estime être en mesure d’affronter seul la catastrophe grâce à son armée et à son système de protection civile.

Cela n’empêche pas la Suisse de réapprovisionner le Croissant rouge turc en ustensiles de cuisine, en couvertures et en tentes. Tout le matériel est déjà en Turquie.

Dans un premier temps, la cellule de crise mise sur pied à Berne jeudi matin avait envisagé plusieurs scénarii d’envoi de sauveteurs ainsi qu’une mission conjointe avec l’Allemagne.

Mais vu l’impact limité du séisme, la cellule a rapidement exclu l’acheminement sur place d’une chaîne de sauvetage entière composée de 110 intervenants.

Par l’intermédiaire de son Corps suisse d’aide humanitaire, la Suisse dispose en tout temps d’au moins 700 miliciens prêts à intervenir en zones de catastrophe.

swissinfo, Pierre-François Besson

Selon un premier bilan, le séisme a fait au moins 84 morts, 390 blessés et 118 enfants disparus sous leur école effondrée.
Son épicentre est situé à Bingöl, dans l’Est du pays.
Il a atteint une magnitude de 6,4 sur l’échelle ouverte de Richter.

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