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Vienne soutient les Bilatérales II

Michelime Calmy-Rey (à g.) et son homologue autrichienne Ursula Plassnik. Keystone

L'Autriche, présidente actuelle de l'Union européenne (UE), affirme qu'elle souhaite accélérer la ratification des accords bilatéraux II entre la Suisse et l'UE.

Mais la visite, lundi à Vienne, de la ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey ne lui rien apporté de plus concret.

Il y a près de deux ans, peu avant l’issue des négociations pour la conclusion des 2es Accords bilatéraux avec l’UE, la Confédération avait promis de verser un milliard de francs au Fonds de cohésion, contribution de la Suisse à la réduction des inégalités économiques et sociales dans l’Union élargie.

La Suisse et l’UE avaient signé un mémorandum précisant que cette somme ne devait pas être versée au Fonds de cohésion de l’UE, mais à des projets développés dans les dix nouveaux Etats-membres.

Mais les «anciens» bénéficiaires tels que l’Espagne, le Portugal et la Grèce, qui s’estiment discriminés et ne veulent pas renoncer à leurs acquis, bloquent la ratification des accords bilatéraux.

Soigner l’Autriche

Durant ce semestre de présidence autrichienne de l’UE, la Suisse a donc toutes les bonnes raisons d’intensifier encore ses contacts avec sa voisine et alliée de longue date.

La semaine dernière, c’était le président de la Confédération Moritz Leuenberger qui s’est rendu à Vienne pour aborder ces questions. Lundi à Vienne, c’était au tour de la ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey de rencontrer son homologue autrichienne Ursula Plassnik.

«L’Autriche, qui préside ce semestre l’UE, a indiqué qu’elle ferait tout son possible pour accélérer la ratification des bilatérales II, comme le souhaite la Suisse», a indiqué le porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), Lars Knuchel.

Ratification à fin mars?

Lors des entretiens, la cheffe de la diplomatie suisse a dit espérer une ratification d’ici fin mars afin d’assurer l’entrée en vigueur des accords qui sont déjà prêts, selon M. Knuchel. Car le temps presse, notamment en ce qui concerne l’accord MEDIA (promotion de la production et la distribution d’oeuvres audiovisuelles suisses), valable seulement jusqu’à fin 2006.

Or le processus de ratification des accords bilatéraux UE-Suisse II est toujours bloqué par une querelle interne à l’UE sur la clé de répartition de l’aide suisse (un milliard de francs) en faveur des dix nouveaux membres européens.

Ursula Plassnik a indiqué que son pays se consacrerait aussi à cette question sans toutefois donner de délai. Elle a précisé que ce thème n’est pas à l’ordre du jour de la réunion cette semaine des Ambassadeurs des Vingt-Cinq (Coreper).

Micheline Calmy-Rey a, de son côté, évoqué de nouveaux domaines de coopération entre la Suisse et l’UE. Elle a notamment cité les secteurs de l’électricité et de la santé, et une participation au système de navigation Galileo.

D’accord avec El Baradeï

La cheffe de la diplomatie suisse a également rencontré dans l’après-midi le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Mohamed El Baradeï.

A propos du programme nucléaire controversé de l’Iran, le prix Nobel de la paix 2005 et Micheline Calmy-Rey sont tous deux d’avis qu’il faut privilégier une solution diplomatique, a indiqué Lars Knuchel.

Européens et Américains souhaiteraient profiter de la séance extraordinaire du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, le 2 février, pour transférer le dossier iranien devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Vendredi dernier, M. El Baradeï a jugé ce scénario précipité quand bien même l’Iran a repris le 9 janvier certaines activitésnucléaires sensibles.

swissinfo et les agences

Le Fonds de cohésion vise à réduire les inégalités économiques et sociales dans l’Union élargie.
Ce fonds permet de financer jusqu’à 85% de grands projets dans les domaines de l’environnement et des transports dans des pays de l’UE dont le PIB descend au-dessous de 90% de la moyenne.

– En mai 2004, la Suisse a promis de verser un milliard de francs au Fonds de cohésion.

– La Suisse et l’UE se sont entendues pour que l’argent aille à des projets dans les nouveaux pays membres de l’UE.

– Mais les «anciens» bénéficiaires, tels que l’Espagne, le Portugal et la Grèce, ne veulent pas renoncer à leurs acquis.

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