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Trafic d’armes: des pièces de missiles SCUD séquestrées à l’aéroport de Zurich

La police fédérale a saisi jeudi dernier à Zurich des pièces détachées de missiles SCUD à l’aéroport de Zurich-Kloten. Elles étaient de toute évidence destinées à la Libye, au mépris de l’embargo sur les armes décrété contre ce pays.

La police fédérale a saisi jeudi dernier à Zurich des pièces détachées de missiles SCUD à l’aéroport de Zurich-Kloten. Elles étaient de toute évidence destinées à la Libye, au mépris de l’embargo sur les armes décrété contre ce pays.

La prise a été réalisée lors du contrôle d’un homme d’affaires de Taïwan âgé de 44 ans. Ce dernier était en transit à l’aéroport de Zurich-Kloten. Venant de Taïwan via Hong-Kong, il se rendait à Tripoli, la capitale libyenne, a indiqué mercredi le Ministère public de la Confédération (MPC).

Il transportait dans ses bagages des pièces mécaniques, qui ont été identifiées comme étant des composants destinés à servir au groupe de propulsion de missiles SCUD. L’homme d’affaires a été placé en détention préventive et le matériel séquestré. Le MPC a ouvert une enquête pour présomption d’infraction à la loi sur le matériel de guerre.

L’homme a été arrêté par la police fédérale, en collaboration avec la police de l’aéroport, sur la base d’une information aux mains de la police fédérale. En novembre dernier, les douanes britanniques avaient en effet saisi à l’aéroport de Gatwick des éléments de missiles SCUD destinés de Taïwan et venant également de Taïwan.

Le SCUD est un missile balistique à courte portée d’origine russe. Fabriqué également par d’autres pays, il peut être muni de charges explosives conventionnelles, d’ogives nucléaires ou encore de toxiques de combat.

Ce missile a connu la gloire médiatique durant la guerre du Golfe. Les Irakiens l’avaient alors utilisé pour attaquer des objectifs situés en Israël et en Arabie Saoudite. Quant à la Libye, elle possède elle aussi des SCUD. Il lui est cependant difficile d’obtenir des pièces détachées; Tripoli étant toujours sous le coup d’un embargo sur les armes décrété par l’ONU.

Seulement voilà, les pièces détachées font l’objet d’un vaste trafic international, qui touche aussi la Suisse. L’an dernier, un Suisse de 50 ans a ainsi été condamné à 14 mois de prison avec sursis pour avoir livré de telles pièces à l’Irak à la fin des années 80 via son entreprise de Schaffhouse et avec l’aide de deux hommes d’affaires allemands.

La dernière prise de pièces détachées à l’aéroport de Zurich-Kloten remonte à 1996. Rangées dans un container venant de Chine et déclarées «composantes de machines», elles provenaient de Corée du Nord et étaient destinées à l’Egypte. Ce trafic avait été découvert par la police fédérale sur la base de renseignements secrets.

Olivier Pauchard

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