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La Libye a pris des sanctions financières contre la Suisse

La Libye a manifestement mis à exécution ses menaces de sanctions financières contre la Suisse dans l'affaire Kadhafi. En 2008, les avoirs libyens dans des banques helvétiques ont fondu de 5,6 milliards de francs.

En octobre dernier, le chef de la banque centrale libyenne Farhat Qadara avait déclaré que la Libye allait retirer tous ses avoirs en Suisse pour les déposer dans d’autres banques européennes, en représailles à l’arrestation l’été dernier à Genève d’un des fils de Mouammar Kadhafi.

Les dernières statistiques de la BNS montrent que les avoirs libyens dans les banques suisses ont passé l’an dernier de 5,748 milliards de francs à 628 millions, soit une baisse de 89% ou de 5,120 milliards. Dans le même temps, les placements fiduciaires ont diminué de 54%, passant 812 à 373 millions. La Libye a donc retiré au total 5,559 milliards de francs des coffres helvétiques.

Confronté à ces chiffres, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) indique ne pas avoir été informé officiellement des sorties de capitaux libyens.

Quoi qu’il en soit, son porte-parole, Lars Knuchel, minimise leur importance, en déclarant qu’«un retrait d’avoirs de l’ampleur évoquée plus haut n’a guère de répercussions sur l’économie suisse dans son ensemble». Avant cette fuite de capitaux, les avoirs libyens représentaient effectivement 0,3% seulement des fonds étrangers en Suisse recensés par la BNS.

La crise entre la Suisse et la Libye a éclaté après l’arrestation d’Hannibal Kadhafi et de son épouse enceinte, le 15 juillet dernier dans un hôtel de Genève. La procédure pénale à l’encontre du couple a été classée en septembre 2008 suite au retrait des plaintes des deux domestiques qui les accusaient de maltraitance.

Tripoli exige des excuses officielles, ce que Berne refuse.Tous les efforts diplomatiques déployés jusqu’à présent par la Suisse sont restés vains. Le DFAE tente à présent de mettre sur pied une rencontre au sommet entre le président de la Confédération Hans-Rudolf Merz et le leader libyen Mouammar Kadhafi. Pour mémoire, deux hommes d’affaires suisses sont retenus depuis près d’un an en Libye. Tripoli a en outre déposé fin avril dernier une plainte civile contre l’Etat de Genève.

swissinfo.ch et les agences

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