L’Office fédéral des migrations(ODM) a forcé deux couples de demandeurs d'asile déboutés à vivre séparés durant cinq ans. Un acte contraire à la Convention européenne des droits de l'homme. La Cour européenne a condamné la Suisse à verser 5000 euros à chacune des épouses pour tort moral.
Ce contenu a été publié sur
2 minutes
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), formée de sept juges, a indiqué jeudi qu’elle a conclu à la violation de l’article 8 de la Convention (droit au respect de la vie privée et familiale). La Cour a statué que «la séparation prolongée a constitué une restriction grave à la vie familiale».
Les deux requérantes et leur futurs époux, tous de nationalité éthiopienne, sont entrés illégalement en Suisse de manière indépendante. Et ont déposé des demandes d’asile entre 1994 et 1998, relate la CEDH.
Les deux femmes sont placées dans les cantons de Berne et St-Gall, alors que les deux hommes se retrouvent dans le canton de Vaud. Suite au refus de leurs demandes d’asile, les quatre personnes restent en Suisse dans des centres d’accueil, leur renvoi étant rendu impossible par les autorités éthiopiennes.
En 2003 et 2004 à Lausanne, les deux femmes épousent les deux hommes, rencontrés dans l’intervalle. Mais leur demande de transfert administratif dans le canton de Vaud est refusé par l’Office fédéral des migrations (ODM). Motif: un changement de canton pour des requérants déboutés est impossible une fois que le délai d’expulsion est arrivé à terme.
Une des deux épouses reste à Lausanne illégalement, mais elle est renvoyée menottée dans le canton de St-Gall. Elle se voit également privée d’aide sociale. L’autre met au monde un enfant en 2005 et vit séparée du père.
Ce n’est qu’en 2008 que les deux femmes obtiennent une autorisation de séjour dans le canton de Vaud, au motif du droit à l’unité familiale.
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.
En savoir plus
Plus
Vers une reprise des expulsions forcées vers l’Afrique
Ce contenu a été publié sur
«Transportés comme des paquets»: c’est ainsi que les organisations de défense de droits humains qualifient les rapatriements forcés de migrants non acceptés par le droit d’asile suisse et qui ne veulent pas partir volontairement – ou qui n’ont pas compris qu’on leur demandait de coopérer. Lors de ces expulsions par vols spéciaux, les hommes sont…
Ce contenu a été publié sur
Pour marquer leur différence sur la scène internationale, les pays européens – dont la Suisse – invoquent régulièrement les valeurs humanistes et le droit. Une référence le plus souvent écornée par des mesures prises à l’encontre des migrants venus d’Afrique et d’Asie. Année après année, les pays de l’Union européenne (UE), tout comme la Suisse,…
Les grandes nations entravent la justice internationale
Ce contenu a été publié sur
Un président soudanais en exercice poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI), des responsables politiques jugés pour crimes contre l’humanité. Sans conteste, la toute jeune justice internationale marque des avancées incontestables, constate Amnesty International (AI) dans son dernier rapport annuel. Pour l’organisation de défense des droits humains, 2009 se présente comme une année charnière. «Le…
Ce contenu a été publié sur
Combien de femmes étrangères victimes de violences conjugales risquent l’expulsion pour avoir demandé le divorce? « Nous ne le savons pas. Plusieurs associations leur viennent en aide ; moi-même je suis sept cas, dont certains traînent depuis plus d’un an et demi », reconnaît Eva Kiss, du Centre de contact Suisses – immigrés, à Genève.…
Quand la politique d’asile bute sur la réadmission
Ce contenu a été publié sur
Les Nigérians «ne viennent pas ici comme réfugiés, mais pour faire des affaires illégalement». La phrase a fait l’effet d’une bombe. Et le nouveau directeur de l’Office fédéral des migrations (ODM), Alard du Bois-Reymond, s’est vu critiqué par plusieurs ONG, à commencer par Amnesty International. Au-delà de la polémique, il y a cependant les intentions.…
Ce contenu a été publié sur
«Lutte pour les droits» du photographe afghano-suisse montre des réfugiés urbains, dans trois villes de trois pays: la Colombie, la Malaisie et l’Afrique du Sud. Aujourd’hui, plus de la moitié des réfugiés du monde vivent dans des villes.
Ce contenu a été publié sur
Durant plusieurs mois, Jacek Pulawski a photographié le quotidien des requérants d’asile au centre de Chiasso, à la frontière avec l’Italie. Ce travail lui a valu de recevoir le Swiss Press Photo 2009.
Votre abonnement n'a pas pu être enregistré. Veuillez réessayer.
Presque fini... Nous devons confirmer votre adresse e-mail. Veuillez cliquer sur le lien contenu dans l'e-mail que nous venons de vous envoyer pour achever le processus d'inscription.
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.