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Mobilisation pré-électorale à Bâle

Samedi, les deux premiers partis suisses se sont réunis de part et d'autre du Rhin à Bâle. Keystone

Un «contrat avec le peuple» basé sur le refus de l'Union européenne et le renvoi des étrangers criminels pour l'UDC, un «Sommet des villes» pour le PS...

La droite nationaliste et la gauche se sont réunies chacune en congrès extraordinaire, samedi à Bâle.

Bâle s’est transformée samedi en capitale politique de la Suisse puisque les deux plus grands partis, le Parti socialiste (PS) et l’Union démocratique du centre (UDC), ont décidé d’y tenir chacun un rassemblement visant à mobiliser leurs troupes, à deux mois des élections fédérales.

Charge contre la gauche

Entrant dans la dernière ligne droite avant le 21 octobre, le président de l’UDC Ueli Maurer a présenté samedi à Bâle son «contrat avec le peuple» dont il est l’auteur avec Caspar Baader, président du groupe parlementaire des Chambres fédérales.

Présenté sous la forme du Pacte de 1291 fondateur de la Confédération, le contrat commence par les mots: «Ayant la ferme volonté de nous battre de toutes nos forces pour la Suisse, sachant que la liberté exige un engagement quotidien, convaincus que nous ne renforcerons les faibles que si nous n’affaiblissons pas les forts, nous nous engageons pour les principes suivants.»

Il poursuit: «nous ne voulons pas adhérer à l’Union européenne (UE), nous voulons renvoyer les étrangers criminels, nous voulons baisser les impôts pour tous».

Ueli Maurer s’est ensuite livré à une charge en règle contre la gauche, qu’il a accusée de tous les maux dont souffre le pays.

Réquisitoire de Christoph Blocher

«Pour l’heure, le plus grand danger serait une adhésion de la Suisse à l’UE ou la conclusion d’accords bilatéraux restreignant notre liberté d’action», a renchéri le conseiller fédéral Christoph Blocher.

Pour le ministre de la Justice, le problème provient du fait que «nombre de personnes du monde politique et des milieux dirigeants, considérant que notre patrie est trop petite, nous poussent à placer le destin de la Suisse entre les mains des grandes puissances».

Christoph Blocher a également plaidé en faveur de l’autodétermination et de la liberté d’action des individus. En conséquence, il faut «davantage de liberté et moins de réglementations», ainsi qu’une «baisse des impôts, des taxes, des primes et des redevances».

Nuances de Samuel Schmid

Par contre, son collègue de gouvernement, le ministre Samuel Schmid, a relevé que la société ne se compose pas seulement d’éléments noirs ou blancs, du ciel ou de l’enfer. Selon le ministre de la défense, membre de l’aile modérée du parti, il ne faut pas oublier ce que signifie la Confédération: elle exige que la force d’un peuple se mesure au bien-être de ses plus faibles.

Elle exige également que «nous nous engagions tous afin d’assurer notre sécurité et de contribuer au bien commun», a-t-il souligné. Il n’y a pas de Confédération sans alliance entre la liberté et la solidarité.

Le PS et la ville

De leur côté, 300 socialistes ont adopté une «Charte des villes» appelant à une réforme du fédéralisme pour donner plus de poids aux grands centres urbains. Par exemple en faisant également bénéficier les villes d’un droit d’initiative et de référendum.

Réunis à Bâle pour un «Sommet des villes», ils ont estimé que les grandes villes doivent être représentées au Conseil des Etats (sénat) aux côtés des cantons, mais sans préciser la façon dont cette présence se concrétiserait. Une modification de la Constitution serait de toute façon nécessaire.

Parmi les participants figuraient des représentants du parti dans les exécutifs municipaux ainsi que le conseiller fédéral Moritz Leuenberger.

Le ministre des Transports et de l’Environnement a plaidé pour une politique de la ville durable et relevé que la qualité de vie dans les cités est une condition fondamentale pour le développement économique et la prospérité de toute la Suisse.

Les villes sont aujourd’hui tellement chargées que l’équilibre avec la campagne n’est plus garanti. Elles doivent être mieux représentées dans la Berne fédérale et se constituer en réseau, a-t-il encore déclaré.

swissinfo et les agences

L’UDC et le PS sont les deux premiers partis de Suisse.

Aux élections fédérales de 2003, l’UDC a obtenu 26,7% des suffrages et le PS 23,2%.

Selon la bourse électorale de swissinfo, l’UDC devrait atteindre 24,9% et le PS 21,1% lors des élections du 21 octobre prochain.

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