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Pour l’UBS, le franc suisse doit rester indépendant de l’euro

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La Suisse a tout à gagner dans le maintien d´un franc aussi indépendant que possible face à la monnaie unique européenne. Un lien présenterait davantage de risques que d´avantages. C´est la conclusion d´une étude de l´UBS rendue publique mardi.

Jusqu’au printemps dernier, la destinée du franc suisse avait paru irrémédiablement liée à celle de l’euro, dont le cours variait insensiblement autour de 1 franc 60. Selon l’étude de l’UBS, présentée par son chef économiste Peter Buomberger, la Banque Nationale Suisse n’était alors «pas parvenue à développer un profil propre», la distinguant de la Banque Centrale Européenne.

Aujourd’hui, l’euro se traîne face au dollar mais également face au franc suisse, à 1 franc 50. A contrario, cela montre que la monnaie helvétique a retrouvé une marge d’indépendance.

Une bonne nouvelle aux yeux des auteurs de l’étude. En effet «l’attractivité du franc suisse comme monnaie de placement dépend de l’indépendance de la politique monétaire de la BNS».

Avec un cours quasiment fixe, à l’image de la couronne danoise, le franc suisse ne jouerait plus son rôle de monnaie alternative. Un atout qu’il pourrait même renforcer, estime l’UBS, si la livre britannique entrait dans l’Union monétaire européenne.

L’euro a permis à des pays comme l’Italie et l’Espagne d’obtenir en peu de temps une stabilité monétaire longtemps hors de portée. L’argument ne serait pas valable pour la Suisse, modèle de stabilité «depuis des décennies».

Ce serait plutôt le contraire, suggère l’étude: arrimée à l’euro, la Suisse «importerait les risques liés à l’élargissement de l’Union européenne». Avec l’adhésion de pays de l’Europe centrale et orientale, la politique économique européenne risque de «perdre en efficacité et en crédibilité».

Le commissaire européen en charge des affaires économiques et monétaires, ne partage pas cette vision pessimiste. Après le «non» des Danois à l’euro, Pedro Solbes a, en effet, rappelé que les pays candidats à l’adhésion devraient respecter les mêmes critères que les douze membres actuels de la zone euro.

En d’autres termes, l’Union ne veut pas accueillir des canards boiteux. Les marchés financiers jugeront.

Thierry Zweifel

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