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Pourquoi ETA est devenue une manufacture?

La fabrique ETA de Nicolas Hayek est devenue une manufacture. Keystone Archive

Depuis le 1er janvier, ETA SA fabrique d'Ebauches a discrètement changé de raison sociale.

Une décision qui suscite quelques interrogations. D’autant que la société de Nicolas Hayek fait l’objet d’une enquête de la Comco.

En rebaptisant sa société ETA SA ‘manufacture’ d’Ebauches, Nicolas Hayek peut-il freiner voire bloquer une procédure judiciaire?

Un sous-traitant neuchâtelois ne cache pas ses soupçons. Mais il les exprime sous couvert de l’anonymat. De peur, dit-il, de voir «le robinet d’ébauches se fermer avant 2006».

«Aujourd’hui, Nicolas Hayek a franchi un nouveau pas», lance ce chef d’entreprise qui évalue à 700 le nombre d’emplois qui sont menacés par la décision de Swatch Group.

Et de rappeler que Nicolas Hayek a clairement expliqué sa stratégie. Il veut freiner à tout prix l’expansion de la concurrence.

Swatch Group minimise

La responsable du service de presse de Swatch Group minimise cette opération intervenue très discrètement le 1er janvier 2003. C’est-à-dire, juste au moment où le père Nicolas Hayek laisse les rennes du groupe à son fils Nick.

«C’est seulement le complément du nom qui a changé, rappelle Beatrice Howald Au fil des ans, commente l’attachée de presse, ETA est devenue une manufacture horlogère. Le nouveau nom correspond donc mieux à la réalité.»

Il faut dire que cette soudaine métamorphose a de quoi étonner, sinon plus. Elle s’inscrit dans un contexte plutôt tendu. D’ailleurs, il y a peu de temps encore, on parlait carrément de «guerre horlogère».

En attendant la Comco

Et pour cause, propriété du géant de l’horlogerie Swatch Group, la société ETA SA a annoncé l’été dernier qu’elle allait cesser de manière progressive ses livraisons d’ébauches aux sous-traitants qui en font l’assemblage.

A partir du début de l’année 2006, ETA SA ne fournira plus que des mouvements terminés. Les petites entreprises horlogères ne pourront plus assembler les pièces à leur guise, en y ajoutant une touche personnelle.

Pour tenter de conjurer le sort, une trentaine sous-traitants sont montés au front. Dénonçant ce qu’ils considèrent comme un «abus de position dominante», ils ont saisi la Commission de la concurrence (Comco), Mais ils attendent toujours son verdict.

swissinfo, Ian Hamel

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