Prévoyance: les Bourses grimpent, les assurés trinquent
L'intention du gouvernement d'abaisser le taux d'intérêt minimal LPP inquiète les assurés. La Bourse, elle, réagit à la hausse.
Rien n’a bougé durant 17 ans. Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la prévoyance professionnelle (LPP), en 1985, les assureurs ont toujours dû garantir un gain annuel de 4 % sur les avoirs-vieillesse (2e pilier) de leurs assurés.
Et les mauvais résultats boursiers, enregistrés depuis deux ans, n’y ont rien changé. D’où la petite surprise provoquée mercredi par le gouvernement.
Les Sept sages veulent abaisser le taux d’intérêt minimal LPP à 3 % dès le mois d’octobre. Ce qui a déclenché une tempête d’indignations dans le pays.
Les jeunes frappés en priorité
Avec cette annonce, les intérêts des bourses se retrouvent opposés à ceux des assurés. Jeudi matin, le cours des actions des assureurs suisses avaient le vent en poupe. Et en premier lieu celui de la Rentenanstalt/SwissLife.
Mais les assurés sont inquiets. La proposition du gouvernement, si elle est maintenue, devrait toucher en priorité les jeunes.
Ces derniers risquent de voir leurs rentes diminuer, ou leurs cotisations augmenter. En revanche, les rentiers actuels ne sont pas concernés par cette décision.
Syndicats mécontents
Du coup, l’annonce du gouvernement ne satisfait nullement les syndicats qui crient au scandale. Selon eux, les fonds de prévoyance ont profité durant plusieurs années d’une situation boursière favorable sans en faire bénéficier les assurés.
Selon la cheffe du Département fédéral de l’intérieur, Ruth Dreifuss, une décision définitive du gouvernement doit tomber fin août.
Le parlement délibère lui-aussi d’une révision de la LPP depuis ce printemps. Le conseil des Etats doit en débattre durant sa prochaine session. Mais la question du taux d’intérêt minimal n’a pas été abordée.
Jusqu’à présent, la Suisse a particulièrement soigné ses retraités. En comparaison européenne, elle occupe même le haut du panier. Avec le premier pilier, l’AVS, et le deuxième pilier, le 60 % du dernier salaire, au moins, est actuellement garanti.
swissinfo
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