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Qu’est-ce qui fait courir les sponsors

Dominique Wavre saluant ses supporters lors de son arrivée aux Sables-d'Olonne, le 22 février dernier. Keystone

Dominique Wavre ne s'en est pas encore remis. Le Genevois a terminé cinquième du Vendée Globe. Pourtant, l'Union Bancaire Privée (UBP) lui a coupé les vivres. La logique des sponsors est impitoyable.

Le contrat portait jusqu’au 30 juin 2001. L’UBP a mis deux millions de francs à disposition du navigateur genevois. Elle s’est aussi chargée de la publicité. Aujourd’hui, le contrat arrive à son terme et la banque n’entend pas le renouveler.

«Le but était de permettre à un Romand – mieux, un Genevois – de réaliser son rêve, explique Michael Wyler, responsable de la communication à l’UBP. Aujourd’hui, nous ne l’abandonnons pas, nous avons juste décidé de ne pas continuer».

Le navigateur suisse a pourtant terminé cinquième de ce tour du monde en solitaire. Un très bon résultat. «Peu importe, répond Michael Wyler. Nous ne misions pas sur le résultat. Ce qui nous plaisait, c’était l’aventure, le défi».

Et, c’est pour cette raison notamment que la banque ne veut pas aller plus loin avec Dominique Wavre. «Son programme pour 2001 et 2002 prévoit uniquement des courses, poursuit le responsable de la communication. Nous étions partant pour l’aventure. La performance, elle, ne nous intéresse pas».

Autre raison: le sponsoring n’est pas du mécénat. Evident. L’action doit porter ses fruits. Pour les prochaines courses que prévoit Dominique Wavre, le budget est énorme. Pour une petite banque, le coût est trop élevé par rapport aux retombées potentielles.

Le projet était d’ailleurs une première pour une banque de gestion. Et si l’UBP devait soutenir d’autres projets sportifs, les critères seraient les mêmes.

«Notre choix se porterait sur l’alpinisme ou le badminton, par exemple, précise Michael Wyler. Des sports écologiquement propres, individuels et qui peuvent aussi être pratiqués par les femmes. Surtout, des sports où l’argent ne joue pas un rôle majeur».

A l’UBS, la politique est totalement différente. «Nous ne misons jamais sur un individu, précise le porte-parole Cédric Dietschy. Nous soutenons des fédérations, des tournois, des événements. Et nous travaillons toujours sur le long terme. La popularité de l’événement est également primordiale».

Enfin, critère décisif et commun à tous les sponsors: le projet doit être porteur. Or, lors du Vendée Globe, les médias ont beaucoup parlé de Dominique Wavre. Ils ont peu cité le nom du bateau, «UBP».

Si elle renonce aujourd’hui, la banque n’exclut pas de revenir dans quatre ans, pour le prochain Vendée Globe. «C’est encore loin, lance Michael Wyler. Mais si l’esprit reste le même, si cela ne devient pas une course de professionnels où l’on se bat à coup de millions, là, oui, nous pourrions à nouveau soutenir Dominique Wavre».

En attendant, le navigateur genevois doit trouver entre 500 000 et 800 000 francs auprès d’autres sponsors d’ici à la fin de l’année pour préparer avec son amie Michèle Paret de nouveaux défis. Notamment, la Transat Jacques-Vabre en novembre et la Route du Rhum en 2002.

Alexandra Richard

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