Roche dégraisse, les Etats-Unis trinquent
Attendue depuis un mois, la restructuration de la division pharmaceutique de Roche frappe surtout les Etats-Unis. Sur les 3000 suppressions d'emplois, annoncées mercredi, près de la moitié toucheront la filiale américaine du groupe suisse.
La filiale américaine de Roche emploie 17 600 personnes, soit plus du tiers des effectifs totaux du groupe suisse. Aux termes du plan de restructuration, Roche-USA devra se séparer d’au moins 1100 de ses employés au cours des trois prochaines années.
En Californie, le site de Palo Alto perdra 200 emplois et son centre de développement clinique sera carrément fermé. Au siège de la filiale américaine de Roche à Nutley, dans le New Jersey, 900 emplois devront être supprimés. Et selon l’agence Reuters, 500 autres postes seraient éliminés dans la branche commerciale.
Créé en 1928, le site de Nutley emploie à l’heure actuelle 3000 personnes, réparties dans les services administratifs, la fabrication, l’informatique, le marketing, la recherche et le développement.
Le siège de la filiale américaine fut d’ailleurs le berceau du Valium, le tranquillisant qui fit la fortune de Roche dans les années 70.
Mais la forte implantation et l’ancrage historique de Roche aux Etats-Unis n’ont pas empêché le fléchissement du groupe bâlois sur le premier marché pharmaceutique du monde.
Depuis le début de l’année, l’action Roche est en retrait de 18% par rapport à l’indice des valeurs pharmaceutiques du Dow Jones à Wall Street.
Les investisseurs ont ainsi sanctionné les résultats décevants que la division pharmacie du groupe a enregistré en l’an 2000. Et ceci en raison, notamment, de l’expiration de brevets sur des produits importants aux Etats-Unis.
Pour les employés américains de Roche, la réduction des effectifs annoncée mercredi ne sera probablement qu’une simple étape dans la course à la réduction des coûts.
En effet, la multinationale suisse entend procéder à un réexamen de l’organisation de ses filiales, et en particulier, celle de sa filiale américaine.
Marie-Christine Bonzom, Washington
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