Roche flambe pour acheter Chugai au Japon
Roche est forcé d'augmenter de 30% le prix d'achat de ses actions. Un passage obligé pour acquérir cette société de biotechnologie prometteuse.
La pression des actionnaires japonais est manifeste. Preuve en est la flambée du titre du pharmaceutique japonais Chugai à la bourse de Tokyo.
Ce contexte impose à Franz Humer de réussir son opération. Coûte que coûte, le patron de Roche doit prouver à son conseil d’administration qu’il est capable de conclure le rachat de 50,1% du capital-actions de Chugai.
Cette société japonaise devrait lui permettre d’aiguillonner les ventes de son groupe. C’est en tout cas ce qu’il espère.
Des effets miraculeux
Roche ne dispose pas, en ce moment, de nouveaux produits vedettes susceptibles de lui faire retrouver son rang parmi les dix plus grandes firmes pharmaceutiques de la planète.
Mais Franz Humer a persuadé son conseil d’administration que la fusion entre sa filiale japonaise et Chugai aura des effets miraculeux sur le chiffre d’affaires de la multinationale suisse.
Encore faut-il que Roche ne laisse pas passer la chance qui s’offre à lui de constituer avec Chugai le quatrième groupe pharmaceutique japonais. Ses ventes dans l’archipel s’élèveraient à 3,4 milliards de francs par an.
En décembre dernier, Roche pensait que sa prise de contrôle de Chugai lui coûterait entre 2,1 et 2,6 milliards de francs.
Quelques frustrations
Entre-temps, les actionnaires de Chugai ont exprimé leur frustration. D’autant que GenProbe, une société californienne de diagnostiques très profitable et propriété de Chugai serait détachée de la nouvelle entreprise.
«Cette décision de Roche de se montrer plus généreux envers les actionnaires de Chugai est justifiée. Ceux-ci menaçaient de bloquer l’affaire lors de leur réunion annuelle le 27 juin prochain», déclare un banquier suisse a Tokyo.
Si Franz Humer réussit son coup, Roche deviendra l’un des premiers groupes étrangers à racheter une société pharmaceutique japonaise parmi les plus dynamiques. Après les Etats-Unis, le marché japonais des médicaments est, en valeur, le deuxième de la planète.
swissinfo/Georges Baumgartner à Tokyo
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