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Roche met Givaudan en bourse

Givaudan fera son entrée en bourse au printemps prochain. En se séparant de sa division parfums et arômes, Roche se recentre sur ses activités pharmaceutiques. Tout comme vient de le faire son rival Novartis.

Givaudan fera son entrée en bourse au printemps prochain. En se séparant de sa division parfums et arômes, Roche se recentre sur ses activités pharmaceutiques. Tout comme vient de le faire son rival Novartis. Ce qui ne va pas manquer de relancer les rumeurs récurrentes de fusion des deux géants bâlois.

Givaudan, dont le siège restera à Vernier (GE), emploie près de 4800 personnes dans une centaine de pays, dont plus d’un millier en Suisse. La société est en pleine santé. Avec un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards de francs l’an passé, le fabricant de parfums genevois fait figure de numéro 1 mondial, s’adjugeant un bon sixième d’un marché estimé à quelque 12 milliards de francs. Sa rentabilité est excellente: au premier semestre de cette année, la marge opérationnelle de 17 pour cent s’est encore améliorée, même si elle reste inférieure à celle de son principal concurrent, l’américain IFF. Avec de tels résultats, Roche peut se montrer gourmand. La valeur boursière, c’est-à-dire le prix de vente théorique, est estimée à plus de trois fois le chiffre d’affaires.

Givaudan, qui a fêté l’an passé le centenaire du site de Vernier, va ainsi voler de nouveau de ses propres ailes après 36 années passées dans le giron de Roche. C’est en 1963 que le groupe bâlois a racheté le parfumeur, en même temps que son concurrent français Roure, avant de fusionner les deux sociétés en 1991. Givaudan, seule entreprise industrielle importante de Genève, où elle emploie près de 700 personnes, s’est signalée en 1996 et en 1998 par de sévères conflits du travail. Les syndicats y ont obtenu des garanties sur l’absence de licenciements pendant trois ans. A cet égard, les premières déclarations des dirigeants de Roche concernant le maintien des emplois devraient les apaiser.

En revanche, cette nouvelle opération d’envergure dans la chimie bâloise devrait faire du bruit sur les bourses du monde entier. Avec une capitalisation boursière de plus de 180 milliards de francs et une rentabilité exceptionnelle, le groupe bâlois est un poids lourd de la scène financière internationale. L’annonce de la vente de Givaudan, intervenant quatre jours après celle de Novartis concernant la fusion de son secteur agrochimique avec AstraZeneca, va sans doute relancer les spéculations sur une fusion entre les deux groupes.

Joël Quilleré

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