Roche veut doper sa filiale brésilienne
Le Brésil pourrait devenir un centre mondial de production d'ampoules injectables. C'est le projet de la filiale locale du groupe pharmaceutique suisse Roche.
Ernest Egli, président de Roche pour le Brésil, va soumettre son plan le mois prochain à la direction du groupe à Bâle. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la restructuration mondiale de Roche.
Le projet est ambitieux. Il s’agit de fabriquer sur place 30 millions d’ampoules injectables par an pour répondre à la demande mondiale. L’opération devrait permettre d’augmenter les exportations de 45 millions de dollars, soit environ le double des ventes à l’étranger réalisées l’an dernier.
Dès cette année, Roche mise sur une augmentation de ses exportations à partir du Brésil de l’ordre de 40%. Pour l’heure toutefois, ces ventes demeurent limitées à l’Amérique latine.
Le Brésil avant la France
L’objectif est d’insérer réellement les opérations brésiliennes dans la stratégie mondiale du groupe, qui est de fabriquer dans une seule usine des produits pouvant être distribués dans le monde entier. Cet aspect de la distribution et de la logistique est un facteur décisif pour la viabilité d’un tel projet à partir du Brésil.
Mais Roche prévoit une levée de boucliers des syndicats dans les pays où sont actuellement produites les ampoules injectables, comme la France.
La filiale brésilienne, qui a enregistré l’an dernier des bénéfices équivalents à 2% de ses recettes (contre 15% à l’echelle mondiale) devrait également produire à Rio le Viracept, un médicament employé dans la lutte contre le SIDA. En décembre dernier, Roche a dû baisser de 40% le prix d’un autre médicament importé, le Nelfinavir, après de fortes pressions du gouvernement brésilien.
Neuf usines pour le monde entier
En 2004, selon les déclarations d’Ernest Egli à un quotidien brésilien, le dispositif industriel de Roche reposera sur trois usines en Amérique latine, une aux États Unis, une au Japon et quatre en Europe.
La restructuration du groupe pharmaceutique, entamée en 2001, devrait être menée à bien avant la fin de l’an prochain. Elle vise à améliorer la compétitivité de l’entreprise helvétique, dont les bénéfices nets ont reculé de plus de moitié à l’échelle mondiale lors du dernier exercice, alors que le chiffre d’affaires (17,3 milliards de dollars) a augmenté de 2,3%.
swissinfo/Thierry Ogier à Sao Paulo
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