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Salon du Bourget: distinction américaine pour une entreprise suisse

L'entreprise Derendinger a les faveurs de Boeing. Keystone Archive

L'entreprise genevoise Derendinger a reçu, lundi, au salon aéronautique du Bourget, à Paris, la «Gold Preferred Supplier Certification» de la firme Boeing. C'est la première fois que le géant américain de l'aviation honore ainsi une entreprise étrangère.

Cette firme de Plan-les Ouates fabrique des pièces mécaniques de haute précision pour l’aviation. Déjà largement récompensée par de nombreux clients, comme Northtrop-Grumman ou encore GE Aircraft Engine, pour la fabrication de pièces destinées au F18, l’entreprise Derendinger, filiale du groupe d’armement RUAG, avait déjà reçu le «Bronze Supplier Certification» de la main du constructeur.

Cette fois ci, c’est l’ultime récompense, soit l’or, que reçoivent les Genevois. De quoi faire des jaloux. Pour preuve, sur 600 fournisseurs recensés par Boeing, aucune entreprise non-américaine n’a encore reçu cette distinction.

«C’est une preuve que la technologie et le savoir-faire helvétique en matière d’aéronautique ont une place parmi les géants de l’aviation», explique Hans Jörg Cobelt, président du groupement des industries aéronautiques suisses (SAIG), présent au salon du Bourget, en compagnie du directeur de l’entreprise Derendinger.

«La distinction n’est pas facile à obtenir», précise Hans Jörg Cobelt. «Le fournisseur préféré de Boeing» doit en effet répondre à des critères particulièrement sévères. La qualité irréprochable des pièces fournies est, bien entendu, prise en compte, mais aussi le prix, le délai de livraison et la gestion de l’entreprise.

D’autres firmes helvétiques ont également reçu des certifications du constructeur Boeing, comme Vibro-Meter à Villars sur Glâne, mais jamais la certification d’or.

Derendinger et Cie fait partie des 22 entreprises suisses présentes au salon du Bourget, sous la houlette du SAIG. Un groupement qui, selon Hans Jörg Cobelt, devrait permettre aux entreprises de s’unir pour présenter des paquets de produits encore plus performants aux grands avionneurs.

Il est vrai que la Suisse, malgré sa réputation mondiale en matière de précision, a de la peine à jouer dans la cour des grands.

«Cela fait plus de 20 ans, que nous faisons appel aux investisseurs et aux politiques, mais sans réponse, explique le président de SAIG. Car la technologie ne suffit pas, la finance est aussi importante.»

Ainsi, à titre d’exemple, la présence de la Suisse au sein d’un groupe comme Airbus Industrie demande un investissement minimum de 100 millions de francs.

«Des investissements qui, pourtant, sont souvent rentables», explique Hans Jörg Cobelt en citant l’expérience de la Suisse au sein de l’agence spatiale européenne (ESA). Des investissements qui rapportent désormais de l’argent dans de nombreux secteurs de la technologie de précision.

Jean-Louis Thomas

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