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La galère des pêcheurs professionnels

L’augmentation du poids du filet due aux accrochages des mousses empêche toute manipulation de la part des pêcheurs. Keystone Archive

Paradoxalement, la diminution du phosphore dans les lacs inquiète les pêcheurs professionnels. Tout comme l'abondance d'algues filamenteuses qui les contraint à mettre leurs filets au rancart.

«L’eau du lac est notre outil de travail, lance Joël Vuadens, pêcheur à Céligny et président du syndicat intercantonal des pêcheurs du Léman. Or, à cause d’une invasion de phytoplanctons, les filets se chargent immédiatement de ces mousses vertes. Et nous sommes dans l’impossibilité de pêcher depuis plusieurs semaines.»

L’augmentation du poids du filet due aux accrochages des mousses empêche en effet toute manipulation de la part des pêcheurs. «Une situation qui agace, se plaint Joël Vuadens. D’autant plus que le lac Léman n’a jamais été aussi poissonneux.»

Un problème parmi tant d’autres

Mais la présence de ces algues n’est qu’un problème parmi d’autres pour les pêcheurs professionnels. La diminution du phosphore et, par conséquent, du nombre de poissons blancs, les inquiète également. «Les perches, les féras, les ombles, les truites et les brochets se nourrissent de ces poissons, rappelle Joël Vuadens. Leur disparition serait une véritable catastrophe pour nous.»

Le président du syndicat intercantonal des pêcheurs du Léman met en doute les intentions de la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman. La CIPEL qui veut revenir en matière de phosphore aux valeurs des années 50 (20 microgrammes par litre).

«Une eau trop propre peut être néfaste à l’équilibre biologique, dit le pêcheur. Le lac est vivant. Il comprend des cycles de vie et de mort. Des cycles qu’il ne faut surtout pas briser, au risque de compromettre une prolifération normale de la faune.»

Et le président du syndicat intercantonal des pêcheurs du Léman de conclure: «reste à savoir si l’on veut une eau pure pour le plaisir des habitants et des touristes ou une eau plus trouble mais biologiquement propice à un bon équilibre de la faune. C’est notre outil de travail qui est en jeu.»

Jean-Louis Thomas

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