Un nouveau produit pour regonfler les fumeurs
Les autorités suisses pavent la voie au lancement d’un produit présenté comme la première cigarette sans tabac ni fumée.
Le producteur helvétique de la NicStic espère convertir à son usage des fumeurs qui perdent partout du terrain face au lobby anti-tabagisme.
La cigarette en question a été développée par un chercheur allemand, qui a vendu le brevet à l’entreprise suisse NicStic, basée à Hünenberg, dans le canton de Zoug (Suisse alémanique).
Concrètement, elle se compose d’un tube en plastic contenant un corps de chauffe. Pour avoir le goût de la cigarette en plus de la sensation de chaleur habituellement procurée par l’inhalation, il suffit d’adjoindre à son extrémité un filtre contenant de la nicotine, disponible en différents arômes.
Une firme confiante
Alors que toujours plus de pays bannissent la cigarette des lieux publics en raison des dangers liés à la fumée passive, NicStic ne doute pas des chances de son produit sur le marché. En particulier auprès des accros à la nicotine. Ces derniers pourront s’adonner à leur vice sans être montrés du doigt ni gêner les autres, estime la firme zougoise.
Ce nouveau produit ne suscite guère l’enthousiasme à l’ISPA (Institut suisse de prévention de l’alcoolisme et autres toxicomanies).
«L’élément de dépendance dans la cigarette est la nicotine. Elle demeure», explique à swissinfo la porte-parole de l’institut.
Janine Messerli reconnaît ses avantages en matière de fumée passive. Mais, «à l’image d’un patch de nicotine», elle y voit un simple «substitut pour les fumeurs», note la même Janine Messerli.
Cette cigarette sans fumée devrait faire son apparition sur le marché suisse dès le printemps 2006, indique son producteur. Son prix sera inférieur à celui des cigarettes traditionnelles.
L’Institut suisse des produits thérapeutiques Swissmedic ayant estimé que le produit n’est pas assimilable à un médicament de substitution, la fabrication peut démarrer dès cet automne, explique Joachim Will, porte-parole de NicStic.
La cigarette zougoise ne peut être utilisée à des fins médicales et ne sera pas vendue avec l’argument d’un sevrage, confirme Swissmedic. Elle ne tombe pas sous le coup de la loi sur les produits thérapeutiques et n’a donc pas besoin d’autorisation.
La conclusion de swissmedic
«Swissmedic a cherché à savoir s’il s’agissait d’un produit thérapeutique ou non, indique à swissinfo la porte-parole de l’institut. Nous sommes arrivé à la conclusion que ce n’était pas le cas.»
Autrement dit, la cigarette en question ne pourra pas être vendue sur prescription médicale, par exemple.
Dans le cas contraire, le fabricant aurait dû répondre à diverses exigences des caisses maladie pour que son produit puisse être remboursable. Le tout sous le contrôle de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
A signaler que «les produits thérapeutiques doivent en premier lieu être analysés par Swissmedic, explique Monique Helfer. Ensuite de quoi ils sont soigneusement testés pour en déterminer la sécurité, les effets et la qualité.»
swissinfo et les agences
En suisse, les fumeurs entre 15 et 74 ans représentent 1,75 million de personnes, soit 33% de la population.
Un millions d’habitants sont des ex-fumeurs.
Les fumeurs sont en majorité des hommes, les apprentis fumant davantage que les étudiants.
Plus de quatre mille substances toxiques sont présentes dans la fumée du tabac.
Les coûts directs liés à l’abus du tabac sont estimés à plus d’un milliard de francs.
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