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Secret bancaire: l’Autriche se cache derrière la Suisse

Le ministre autrichien des Finances, Karl-Heinz Grasser (à gauche), «comprend» la position de son collègue suisse Kaspar Villiger (à droite). Keystone Archive

L'abolition du secret bancaire au sein de l'Union européenne a du plomb dans l'aile. Mardi, à Luxembourg, l'Autriche a affiché une position très dure: elle n'acceptera pas l'échange d'informations tant que la Suisse n'en fera pas autant.

Les ministres des Finances des Quinze divergent dans leur définition des mesures «équivalentes» exigées des pays tiers, dont la Suisse, afin de lutter contre l’évasion fiscale. Il s’agit surtout de savoir si l’équivalence implique ou non l’abandon du secret bancaire à partir de 2010.

La Suisse a proposé à l’Union européenne une retenue à la source auprès de l’agent payeur, semblable à celle que doivent pratiquer l’Autriche, la Belgique et le Luxembourg durant une période de transition de sept ans. Cela devrait satisfaire l’Union dans un premier temps. Mais, à partir de 2010, rien n’est moins sûr.

Lors du Sommet de Feira, il y a une année, le Luxembourg avait déjà fait savoir qu’il ne renoncerait à son secret bancaire qu’en cas de décision identique de la part de la Suisse. Une position isolée, que les autres pays membres pouvaient songer à infléchir au terme d’un de ces marchandages dont l’Union européenne a le secret.

La présidence suédoise, en particulier, semblait optimiste quant aux possibilités d’arriver à un accord tout en respectant l’inflexibilité de la Suisse sur le secret bancaire.

Mardi, le ministre autrichien des Finances, Karl-Heinz Grasser, a fait voler en éclats cette perspective consensuelle. Il a confié à la presse sa «compréhension complète» pour la position de son collègue suisse Kaspar Villiger.

L’Autriche, dit-il, doit avoir le droit de conserver le secret bancaire, à moins d’une renonciation des pays tiers «les plus importants» que sont à ses yeux la Suisse et, dans une moindre mesure, le Liechtenstein.

Karl-Heinz Grasser a carrément parlé d’une «coalition» des pays attachés au secret bancaire, comprenant l’Autriche, le Luxembourg, la Suisse et le Liechtenstein. Ou quand les intérêts des places financières ignorent la frontière de l’Union européenne.

Thierry Zweifel, Luxembourg

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