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Pas de grâce pour le chanvrier Rappaz

Sans surprise, le parlement valaisan a refusé jeudi de gracier Bernard Rappaz, par 113 voix contre 14 et un bulletin nul. Les députés ont largement suivi la position de la commission de justice. Le chanvrier purge actuellement une peine de cinq ans et huit mois de prison et est en grève de la faim depuis 196 jours non consécutifs.

L’ambiance était électrique dans l’attente de la décision. De très nombreux journalistes et photographes étaient sur place. Des policiers s’appliquaient à surveiller les alentours et à ne laisser entrer personne dans le bâtiment tant que la séance n’était pas terminée.

Des partisans de Bernard Rappaz avaient installé devant le bâtiment un squelette et une petite banderole, clamant «Justice assassine / Politique complice».

Les débats ont été nourris mais sereins, a indiqué Jean-François Copt lors d’une brève conférence de presse à l’issue de la séance à huis clos. Le président du parlement cantonal s’est refusé à tout commentaire sur les positions défendues par les députés, soulignant simplement que «chacun a voté en son âme et conscience».

Les cinq ministres valaisans ont assisté aux débats sans prendre part au vote.

Bernard Rappaz a entamé sa grève de la faim le jour de son entrée en prison le 20 mars 2010. Il a obtenu une interruption de peine de quinze jours en mai puis des arrêts domiciliaires en juillet.

Depuis son entrée en prison, il totalise 196 jours de grève de la faim. Actuellement, il est hospitalisé aux Hôpitaux universitaires de Genève. Les médecins refusent de le nourrir de force malgré l’arrêt de la Cour suprême et l’injonction des autorités politiques et judiciaires valaisannes.

Aba Neeman, l’avocat de Bernard Rappaz, a remué ciel et terre pour obtenir une suspension de peine ou des arrêts domiciliaires. En vain. La Cour suprême a rejeté le dernier recours en début de semaine et le gouvernement fédéral a refusé d’intervenir, invoquant l’absence de bases juridiques pour agir, l’exécution des peines relevant des cantons.

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