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Sulzer Medica cumule les gaffes

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Après les hanches artificielles défectueuses, voilà qu'un autre des produits du spécialiste des technologies médicales est mis en cause: des plaques de fixations pour le tibia. Et cela alors que Sulzer Medica s'apprête à prendre un tournant, le mois prochain, en se détachant de la maison-mère.

Quelques 800 plaintes déposées aux Etats-Unis, dont une cinquantaine d’actions collectives: c’est le bilan dressé par l’entreprise de Winterthur. Le résultat d’une véritable catastrophe médicale: l’implantation de hanches artificielles défectueuses, fabriquées par sa filiale, Sulzer Orthopedics, qui a son siège au Texas.

Selon les chiffres livrés lundi, un peu plus de 1900 patients ont, pour l’heure, dû être réopérés suite à ce problème. Mais ce n’est pas tout. On sait désormais qu’au moins une soixantaine de personnes ont subi une nouvelle opération chirurgicale, cette fois à cause de plaques de fixation pour tibia défectueuses.

Un produit fabriqué lui aussi par Sulzer Orthopedics, mais qui, contrairement aux hanches artificielles, a également été utilisé en Suisse, à 14 reprises. Au total, ce sont environ 1600 personnes qui ont reçu ces plaques poreuses, aux Etats-Unis, en Europe et en Australie. Aucun chiffre quant au nombre total de ré-opérations nécessaires, mais il pourrait être «substantiel», avoue Sulzer Medica.

L’ardoise risque donc d’être très lourde. L’entreprise se refuse pour l’instant à articuler un chiffre, tout en admettant que sa couverture d’assurance pourrait être dépassée. Les analystes financiers, eux, parlent de sommes allant au-delà des 800 millions de francs suisses.

Logiquement, la santé financière de Sulzer Medica devrait s’en ressentir. «Cela pourrait avoir un impact négatif sur notre résultat opérationnel en 2001», lâche Henner Alms, son porte-parole. Dans l’immédiat le cours de l’action, en forte baisse depuis un mois, a de nouveau accusé le coup, lundi, en perdant 9 francs (-6,5%).

C’est pourtant ces titres-là que recevront dans quelques semaines les actionnaires du groupe Sulzer, conformément à la scission de Sulzer Medica décidée lors de la dernière assemblée générale, en avril. Il faut préciser que la maison-mère détient encore 74% des actions de sa filiale.

C’est notamment en reprenant cette proposition que le conseil d’administration du consortium zurichois était parvenu à repousser l’OPA inamicale lancée par le financier René Braginski. Et pour Sulzer, cela ne fait aucun doute. Comme le confirme le porte-parole du groupe, Markus Niederhäuser, les ennuis de Sulzer Medica «n’auront aucune influence sur la scission.»

Pierre Gobet, Zurich

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