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Swissmobile: le “start-up boy” de la Silicon Valley

Au royaume de la nouvelle économie: Edouard Bugnion dans les locaux de VMWare, à Palo Alto swissinfo.ch

Jusqu´au 8 novembre, swissinfo traverse les Etats-Unis d´Ouest en Est. L´occasion de découvrir chaque jour un Suisse d´Amérique. Premier de cette série de portraits: Edouard Bugnion, informaticien et entrepreneur dans la région de San Francisco.

En Suisse, les jeunes entrepreneurs n’osent même pas rêver de ce genre de scénario: vous avez une bonne idée, on vous avance quelques millions et votre produit se retrouve rapidement sur le marché, pour le meilleur ou pour le pire. Un scénario qui se répète pourtant quotidiennement, ici, dans la Silicon Valley, le cœur de l’industrie hi-tech américaine.

C’est aussi l’histoire du Genevois Edouard Bugnion, 30 ans. Après des études d’informatique à l’Ecole polytechnique de Zurich, il débarque en 1994 à l’Université de Stanford, près de San Francisco. Son professeur et lui ont alors une idée: commercialiser un programme qui permet d’utiliser plusieurs systèmes d’exploitation sur le même ordinateur. En janvier 1998, ils lancent leur entreprise. Aujourd’hui, VMWare compte 120 employés et ses logiciels sont utilisés par plus de 500 000 personnes.

Une réussite qui doit beaucoup à l’écosystème de la Silicon Valley. «C’est un énorme pôle d’immigration pour des gens très qualifiés. Les gens viennent du monde entier pour travailler dans la Silicon Valley, une région qui est en fait très petite», explique Edouard Bugnion. Une région qui fonctionne à 100 à l’heure: «les gens vivent à très grande vitesse, les gens parlent tout le temps travail. Ils vivent cela intensément, durant quelques années. Beaucoup, en fait, repartent, heureux ou désillusionnés».

Désillusionnés: c’est le cas d’une bonne partie de ceux qui sont venus ici pour l’argent facile, dans cette ruée vers l’or de la nouvelle économie. Edouard Bugnion, lui, se veut plus serein. S’il s’est installé dans la Silicon Valley, c’est pour être à la pointe de la technologie, voire pour changer le monde, même à une petite échelle: «nous avons lancé cette entreprise pour avoir un impact, pour construire quelque chose dont nous serions fiers et que les gens trouveraient utile».

Reste qu’aujourd’hui c’est l’économie américaine qui profite de scientifiques et d’entrepreneurs comme Edouard Bugnion. Pas leur pays d’origine. Mais cela n’empêche pas le Genevois de dormir: «les Suisses qui sont à Silicon Valley développent une expérience très particulière, des contacts aussi. Et la plupart retournent en Suisse à un certain stade de leur carrière».

Un retour qu’Edouard Bugnion n’envisage pourtant pas pour l’instant. «Je me sens très bien aux Etats-Unis. Je suis le fondateur de cette entreprise, dont je suis en partie responsable et je suis lié à elle».

Pierre Gobet, San Francisco

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