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UBS ne participera pas au plan social de Swissair

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Les syndicats du personnel de Swissair estiment que la débâcle du groupe entraînera le licenciement de quelque 15 000 personnes en Suisse. Ils réclament un plan social de 3 milliards de francs. Mais l'UBS ne veut pas entendre parler d'aide financière au plan social de la compagnie.

«Nous avons toujours annoncé clairement la couleur», lance Cédric Dietschy, porte-parole de l’UBS. «Il ne revient pas à notre banque de participer à l’élaboration et au financement d’un plan social».

En effet, le projet des banques présenté la semaine dernière, soutenu par le Conseil fédéral, était clair. L’UBS et Credit Suisse Group avait décidé de débloquer 1,4 milliard de francs pour aider au redémarrage de la nouvelle compagnie nationale.

La répartition de cette somme a été définie avec précision. «Elle a été investie dans le rachat d’actions, le crédit relais et le renflouage de la caisse de dépôt du personnel», précise Cédric Dietschy. Pas question dans ces conditions de «participer au financement d’un plan social».

Pas d’ingérence dans la partie opérationnelle

Pour Cédric Dietschy, la première raison de ce refus est essentiellement financière. Car l’aide des deux banques ne suffira pas à aider à l’essor de la future compagnie nationale, qu’elle s’appelle Swissair ou Crossair. Et il faudra encore beaucoup d’argent pour le faire.

Mais surtout, l’UBS a toujours dit qu’elle ne participerait pas à la partie opérationnelle de cette restructuration. «Pas question de nous ingérer dans les affaires internes de Swissair», précise le porte-parole. Il revient à la compagnie de régler elle-même ses problèmes.

L’UBS aurait-elle dû saisir cette occasion pour redorer une image ternie? Cédric Dietschy est catégorique: «Nous ne sommes pas des infirmiers! Mais une entreprise privée, comme Swissair. Et le rôle d’une banque est de réaliser des investissements qui rapportent. Et nous avons déjà investi des dizaines de millions dans Swissair.

Mission impossible

L’UBS devra effectivement rendre des comptes à ses épargnants. Cela dit, «avoir une bonne image reste utopique, estime Cédric Dietschy. Nous avons déjà pris de gros risques pour sauver une entreprise endettée de 17 milliards de francs».

En attendant, la mise sur pied de la nouvelle compagnie aérienne nationale s’annonce difficile. Elle relève même de la mission impossible.

Jean-Louis Thomas

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