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UBS tient bon dans le gros temps

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La grande banque suisse publie des résultats meilleurs que prévu. Elle repousse en outre les doutes nés du rôle de Marcel Ospel dans l'affaire Swissair.

Tout près de 5 milliards de francs suisses: c’est le bénéfice enregistré l’année passée par UBS, le numéro un suisse et l’une des plus grandes banques européennes. Le montant est impressionnant. Mais il correspond en fait à une contre-performance, puisque le bénéfice est en recul de 36% par rapport à l’exercice 2000.

L’explication, les dirigeants de la banque la trouvent dans l’état des marchés, victimes, évidemment, de la conjoncture mondiale. «Nous avons souffert, comme toutes les grandes banques dans le monde, de l’environnement», a ainsi déclaré à swissinfo Peter Wuffli, le nouveau président du directoire du groupe.

Mieux que les concurrents

Ce résultat se révèle toutefois relativement bon, comparé à celui de certains concurrents d’UBS. Ainsi, tant le Credit Suisse Group que Deutsche Bank ont annoncé ces dernières semaines un effondrement d’environ 70% de leur bénéfice. D’ailleurs, la bourse a réagi favorablement. L’action UBS a pris jeudi de l’altitude, grimpant à près de 80,5 francs (plus 4,5%), à la clôture.

La journée avait pourtant mal commencé, pour UBS. Le prestigieux quotidien britannique Financial Times révélait en effet dans son édition de jeudi les remous causés au sein du conseil d’administration de la banque par l’attitude de son président, Marcel Ospel, dans le dossier Swissair.

Marcel Ospel critiqué

Selon le Financial Times, le banquier suisse aurait essuyé les critiques de ses collègues pour avoir décidé seul, l’automne dernier, d’engager la banque dans le plan de sauvetage du secteur aérien helvétique, par la reprise et la recapitalisation de Crossair, désormais nouvelle compagnie nationale.

Etait-ce bien au président du conseil d’administration de prendre cette responsabilité? C’est, en substance, la question que lance le journal britannique. Celle aussi celle que semble avoir posée, toujours selon le Financial Times, l’ancien numéro deux de la banque, Luqman Arnold, limogé en décembre dernier.

Bonne gouvernance

Son successeur, Peter Wuffli, ne s’est guère attardé sur ce point, jeudi. «Je regarde le futur, pas le passé», a t-il déclaré à swissinfo. Il s’est contenté de défendre la gouvernance d’entreprise chez UBS. «Nous sommes en accord avec toutes les directives concernant les pratiques recommandées au niveau mondial.»

A défaut de totalement convaincre sur l’absence de remous à la tête de la banque, les dirigeants d’UBS ont au moins, jeudi, rassuré sur leur capacité à maintenir le cap, malgré la tempête.

Pierre Gobet, Zurich

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