Des perspectives suisses en 10 langues

Un Suisse à la droite de Kofi Annan

Nicolas Michel est la nouvelle "conscience juridique" du secrétaire général. Keystone

Le juriste fribourgeois Nicolas Michel a été nommé à la tête du département juridique des Nations Unies à New York.

Il devient ainsi l’un des cinq adjoints du secrétaire général Kofi Annan et le premier Suisse à accéder à un poste aussi élevé dans la hiérarchie onusienne.

Nicolas Michel remplacera Hans Corell à la tête du département juridique de l’ONU. Agé de 65 ans cette année, le Suédois occupait ce poste depuis 1994.

Le ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, avait déjà annoncé la nomination de Nicolas Michel la semaine dernière, à la commission de politique extérieure de la Chambre basse du parlement.

Mais l’annonce officielle n’est intervenue que dans la soirée de mardi. Elle a été faite à New York par le porte-parole de l’ONU Fred Eckhard.

Un poste de prestige



Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, est épaulé par une petite équipe de proches collaborateurs. Ceux-ci sont au nombre de cinq et ont pour titre «secrétaires généraux adjoints de l’ONU».

Le chef du département juridique a pour tâche spécifique de conseiller le secrétaire général sur toutes les questions juridiques touchant au droit international.

C’est la première fois qu’un Suisse parvient à un poste aussi élevé dans la hiérarchie onusienne. En accédant à ce rang, Nicolas Michel devient «la conscience juridique de Kofi Annan», note le quotidien Le Temps dans son édition de mardi.

«La tâche qu’il va remplir est très sensible, relève Vera Gowlland, professeur de droit international public à l’Institut universitaire de hautes études internationales à Genève. Il sera amené à se prononcer sur la légalité des résolutions de l’ONU. Il pourra également être consulté par tous les organes de l’ONU sur des questions juridiques d’importance».

Le secrétaire général et le professeur fribourgeois ont eu l’occasion de mieux se connaître en 1994, révèle Le Temps. Nicolas Michel avait alors joué un rôle de premier dans le cadre de l’élaboration du Traité de Rome qui institue la Cour pénale internationale.

«Il s’est toujours montré très réceptif à nos propositions, en particulier lors de la création de la Cour pénale internationale», souligne d’ailleurs Alain Bovard, de la section suisse d’Amnesty international.

Une consécration pour la Suisse



Nicolas Michel n’est pas le premier Suisse à occuper un poste en vue à l’ONU. On peut notamment penser à l’ancien ministre Adolf Ogi, aujourd’hui conseiller spécial de Kofi Annan pour le sport, ou au sociologue et ancien député socialiste Jean Ziegler, aujourd’hui conseiller spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation.

Au niveau juridique, il faut bien sûr citer l’ancien procureur de la Confédération Carla del Ponte, désormais procureur général du Tribunal pénal international (TPI) pour l’ancienne Yougoslavie.

Mais Nicolas Michel accède à un rang plus élevé encore. «Pour la Suisse, cette nomination est une consécration, estime Vera Gowlland. Elle signifie que l’ONU et les Etats qui la composent reconnaissent le rôle particulier de la Suisse dans le domaine du droit international public. Un rôle renforcé depuis l’arrivée de Micheline Calmy-Rey à la tête du DFAE».

«Cette nomination consacre également un expert dont les avis de droit ont marqué l’histoire de l’ONU», conclut-elle.

swissinfo et les agences

– Nicolas Michel est né à Fribourg le 7 novembre 1949.

– Il a accompli des études secondaires au Collège St-Michel à Fribourg.

– Il a obtenu une licence, puis un doctorat en droit de l’Université de Fribourg.

– Il décroche aussi une maîtrise en relations internationales à l’Université de Georgetown (Etats-Unis) et un brevet d’avocat de l’Etat de Fribourg.

– Il a travaillé au sein de l’administration cantonale fribourgeoise avant d’être nommé professeur à l’Université de Fribourg.

– Nicolas Michel a dirigé la Direction du droit international public du Ministère suisse des Affaires étrangères.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision