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Une année «chère» en catastrophes naturelles

La violence de la nature ou comment une tempête a sorti un train appenzellois de ses rails en janvier dernier. Keystone

Le leader mondial de la réassurance Swiss Re évalue les dommages causés par les catastrophes à 41,5 milliards de francs cette année. Trois fois plus qu’en 2006, année plutôt tranquille.

La tendance haussière à long terme des coûts liés aux excès de la planète se maintient, ce qui n’empêche pas Swiss Re d’anticiper des «résultats solides».

L’année 2006 s’était avérée relativement «bénigne», avec «seulement» 12 milliards de dollars de remboursements relatifs à des catastrophes naturelles, rappelle le patron de Swiss Re.

Pour Jacques Aigrain, le secteur de l’assurance et de la réassurance «devrait dégager un résultat sain mais légèrement en retrait par rapport à 2006».

L’année en cours devrait ainsi voir un retour à la tendance de long terme – soit une augmentation «exponentielle» des coûts liés aux catastrophes naturelles, estime-t-il.

Si le chiffre de 35 milliards de dollars de dommages (41,5 mia de francs) se vérifie cette année, il sera cependant en retrait par rapport à 2005, qui s’était soldée par une facture record de 80 milliards de dollars pour l’ensemble du secteur.

L’année 2005 avait été marquée par le passage d’ouragans dévastateurs aux Etats-Unis. De Katrina notamment.

Turbulences sur les marchés

Les turbulences actuelles sur les marchés financiers montrent «combien la réassurance est importante en tant que moyen efficace pour diversifier les risques», estime aussi le réassureur

Swiss Re annonce qu’il entend mettre l’accent sur l’augmentation de la rentabilité, même si cela doit se faire au détriment du volume des primes.

D’autres signes font penser que la discipline de la politique suivie par la branche porte ses fruits. Assureurs et réassureurs ont ainsi annoncé avoir lancé cette année des programmes de rachats d’actions pour quelque 45 milliards de francs. Swiss Re y consacre 6 milliards de francs.

Pas à n’importe quel prix

L’introduction de nouvelles normes (Solvency II) est une autre évolution positive, selon le réassureur. Gages de plus de transparence dans la gestion des risques, ces normes devraient influencer favorablement la demande dans le domaine de la réassurance.

Ce n’est pas tout. Certains domaines d’activité – les affaires de responsabilité civile en matière immobilière aux Etats-Unis notamment – ont reculé à un niveau qui ne permet plus de verser les rendements requis par les actionnaires.

Bref, ces observations confirment que les assureurs ne font pas des affaires à n’importe quel prix, se réjouit Heinrich Wiedmer, analyste à la banque Vontobel.

swissinfo et les agences

La réassurance consiste à assurer les assureurs. Swiss Re assure ainsi d’autres compagnies d’assurance contre des risques élevés, tels des catastrophes naturelles.

Son principal concurrent est le groupe allemand Munich Re.

Aujourd’hui, Swiss Re est passé devant lui pour devenir numéro un mondial du secteur. Il est aussi leader dans le domaine de la réassurance vie.

La compagnie suisse a été créée en 1863 suite au grand incendie de la ville de Glaris. Elle a son siège à Zurich.

Les résultats 2006 (en milliards de francs)

Volumes des primes: 29,515 (+ 9,8%)

Rendement net du capital: 6990 (+ 13%)

Résultat avant impôt: 5,856 (+ 128,8%)

Bénéfice net: 4,560 (+ 97,9%)

En conformité avec les normes du JTI

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