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Une armée suisse sans chevaux

Le cheval se déplace partout et par tous les temps. Christophe Maret

La plus noble conquête de l'homme pourrait être exclue de l'armée suisse. Du moins, c'est ce que prévoit la réforme militaire Armée XXI, dont la procédure de consultation est lancée mercredi. Mais la résistance s'organise déjà parmi les défenseurs de la race des Franches-Montagnes.

La position des militaires est claire. Les troupes du Train, qui emploient 2500 chevaux, n’ont plus lieu d’être dans une armée moderne et motorisée. Et, au même titre que les fantassins et les cyclistes, les braves canassons sont voués à disparaître.

Explication? «Vu nos objectifs en matière de coûts, nous sommes obligés de supprimer certains éléments de notre armée», affirme Simon Weber, chef de l’information du Projet Armée XXI.

Alors ringarde, la race des Franches-Montagnes? L’Association romande des troupes du Train est persuadée du contraire: le cheval a toujours une place dans l’armée. «Et, précise son président, Christophe Maret, nous n’agissons pas seulement par nostalgie ou par amour de ces bêtes».

Selon le lieutenant-colonel Karl Diethelm, officier du train dans la division de montagne 9, aucun engin ne peut le remplacer en montagne. Cette bête se déplace, en effet, partout et par tous les temps. Contrairement aux trains et autres machines.

Karl Diethelm et d’autres militaires, regroupés au sein d’un groupe de travail, ont d’ailleurs rédigé un plaidoyer pour le maintien des troupes du Train. Ils proposent de diminuer à 1500 têtes le nombre de chevaux dans l’armée.

Ces défenseurs de la plus noble conquête de l’homme admettent qu’une réduction des effectifs chevalins est inévitable. Pour autant, elle doit se faire dans la même proportion que le reste de l’armée.

Et ils ne sont pas les seuls à le penser. Le conseiller aux Etats jurassien Pierre Paupe semble également prêt à défendre les chevaux à tous crins.

Le démocrate-chrétien propose notamment que les chevaux soient mis à disposition du tourisme, entre les cours de répétition. A cet effet, il aurait d’ailleurs déjà approché les ministres de la Défense et de l’Economie, Samuel Schmid et Pascal Couchepin.

Un autre argument qui plaide en faveur des chevaux: ils ont rendu de très nombreux services à la population civile au cours de ces dernières années. Ils ont notamment été mis à contribution avec succès suite aux passages des ouragans Vivian et Lothar.

Mais Samuel Schmid a déjà répondu à cet argument. Selon le conseiller fédéral, les troupes du Train pourront continuer leur mission. Mais en dehors de l’armée.

Caroline Zuercher

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