Des perspectives suisses en 10 langues

Une Romande à la tête du parti radical

Christiane Langenberger, première femme à la tête du Parti radical suisse. Keystone

La Vaudoise Christiane Langenberger a été élue samedi présidente du Parti radical suisse (PRD).

Elle est la première femme à diriger les radicaux.

C’est une surprise. Une première aussi. Une femme, romande de surcroît, accède à la présidence du Parti radical. Les délégués, réunis en assemblée à Lucerne, ont élu Christiane Langenberger par 181 voix sur 346.

Pour succéder à l’ancien président démissionnaire Gerold Bührer, les radicaux ont donc préféré la conseillère aux Etats vaudoise à la conseillère nationale zurichoise Trix Heberlein qui a récolté 165 voix.

Le fait que Christiane Langenberger ait su assumer pendant deux mois la présidence ad interim du parti, son bilinguisme et sa combativité ont convaincu la majorité des délégués.

Soutenue par l’aile ‘gauche’ du parti

Les Romands et les radicaux de l’aile ‘gauche’ se sont mobilisés pour Christiane Langenberger qui s’est dite surprise par son élection.

Le fait que Trix Heberlein brigue un siège au Conseil des Etats (chambre des cantons) en octobre et fasse ticket commun avec un démocrate du centre a aussi pesé dans la balance.

D’ailleurs, de nombreux alémaniques ont voté pour la Vaudoise qui s’est essentiellement exprimé en allemand.

Important défi

Une lourde tâche attend l’élue qui devra redorer le blason du PRD, en perte de vitesse à moins d’une année des élections fédérales.

Les affaires Swissair et Rentenanstalt, ainsi que les ajournements après le départ début novembre du président Gerold Bührer ont nui à l’image du parti.

Consciente du défi, Christiane Langenberger a promis de mener à bien la campagne électorale et d’être présente le plus possible dans tous les cantons alémaniques.

C’est là que tout se joue. Ou presque. Les Latins sont en effet sur-représentés aux postes-clés du parti: Fulvio Pelli préside le groupe parlementaire radical et Yves Christen le Conseil national (chambre du peuple).

Dans son premier discours de présidente, Christiane Langenberger a rappelé les grandes lignes du programme radical.

«Nous continuerons à soigner les contacts avec l’économie. Ne soyons pas effrayés par ces liens, car le monde économique, c’est nous tous qui pensons et travaillons dans ce pays».

Possibles alliances

«Nous sommes condamnés à nouer des alliances avec les autres partis gouvernementaux, tout en défendant notre identité», a encore déclaré la Vaudoise.

Le Parti démocrate chrétien (PDC) apparaît comme le partenaire le plus important, car il est souvent possible d’élaborer «des compromis valables avec lui».

Dans les questions économiques, un rapprochement avec certains membres de l’UDC n’est pas exclu.

«Mais dès l’instant où l’UDC joue en même temps la carte gouvernementale et de l’opposition, cela ne va plus», a immédiatement ajouté Christiane Langenberger.

En outre, le parti de Christoph Blocher défend actuellement un programme souvent «inconciliable» avec les valeurs radicales.

Portrait

Contrairement à son prédécesseur et à d’autres anciens papables à la présidence, la Vaudoise n’a plus de mandat économique. Elle a quitté début 2002 la vice-présidence de la caisse-maladie Supra.

De tendance progressiste, la nouvelle présidente siège sous la Coupole fédérale depuis sept ans. Elle a acquis une stature nationale en 1998 en tant que candidate à la succession de Jean-Pascal Delamuraz. Depuis 1999, elle est vice-présidente du parti radical.

Fille de fonctionnaire fédéral, Christiane Langenberger est née le 21 avril 1941 à Berne, où elle a suivi sa scolarité. Mariée, mère de deux enfants et trois fois grand-mère, elle habite Romanel-sur-Morges (VD), où elle a siégé à l’exécutif communal.

En 1994, elle a été élue au Grand Conseil vaudois avant d’être propulsée un an et demi plus tard au Conseil national.

Réactions

L’élection de Christiane Langenberger satisfait socialistes et démocrates-chrétiens. Le président de l’UDC se dit par contre surpris et un peu déçu. Ueli Maurer redoute un glissement des radicaux à gauche.

swissinfo avec les agences

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision