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Une société suisse sur la sellette dans l’océan Indien

Depuis quelques semaines, Indian Ocean Development Holding (IODE), domiciliée à Genève, est mis en cause à la Réunion et à Madagascar.

Il y a quelques jours, Le Journal de l’île de la Réunion annonçait que «les boss de la IODE se sont volatilisés», après avoir beaucoup parlé et rien payé. Cette société, fondée le 31 mars 1999 à Genève, et possédant un seul administrateur, Yvan Faoro, s’est rapidement taillée un petit empire dans cette île française de l’océan Indien.

Dès 1999, Indian Ocean Development Holding, qui ne possède qu’un capital de 100 000 francs, met la main sur la Société industrielle routière (SIR), une entreprise locale spécialisée dans la pose d’enrobés et les travaux routiers.

Puis, c’est au tour de deux autres sociétés de travaux publics, Gouvernet et Vassor, de tomber dans l’escarcelle d’Yvan Faoro.

Des montages juridiques obscurs

Depuis, la brigade financière de la gendarmerie réunionnaise a mis en évidence les pratiques peu orthodoxes des dirigeants d’IODE. «Ils n’ont pas mis en place la ligne de crédit de 10 millions de francs français prévue au profit de la SIR», souligne La Lettre de l’Océan Indien. En revanche, le dirigeant suisse aurait pompé la trésorerie de la SIR.

20 millions de francs français seraient partis pour rembourser un prêt relais, 6 millions directement pour l’IODE, 3 millions pour Madagascar. Après avoir laissé les entreprises réunionnaises dans une situation catastrophique, la société suisse lorgne sur Madagascar. Des engins de chantier appartenant à la SIR et à Gouvernet ont été embarqués à destination de la grande île de l’océan Indien.

Bref, IODE sent dorénavant le soufre. Et Yvan Faoro a disparu, n’honorant pas un rendez-vous avec une banque de Saint-Denis de la Réunion. swissinfo a tenté à plusieurs reprises de joindre l’administrateur d’IODE, qui dispose d’un domicile à Genève. Nos messages sur son répondeur téléphonique sont restés sans réponse.

Selon ses statuts, IODE a pour but des «investissements et opérations financières». Mais selon la gendarmerie de la Réunion, cette société genevoise se préoccupe davantage de «montages juridiques obscurs, de cessions de parts et de prélèvements des fonds de trésorerie».

Ian Hamel

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