Des perspectives suisses en 10 langues

Une visite sur fond de doléances

Pascal Couchepin. Keystone Archive

Le ministre suisse de l'Economie Pascal Couchepin est en Turquie pour faire des affaires. Mais plusieurs dossiers controversés entachent cette visite.

Avec ses 70 millions de consommateurs, la Turquie offre des perspectives attrayantes pour les entreprises étrangères, suisses notamment. D’autant plus que sa balance commerciale a enregistré un surplus de 1 milliard de francs l’an dernier.

Les perspectives sont donc bonnes. Mais les autorités turques ne voient pas d’un très bon œil un postulat signé la semaine dernière par 115 députés du Parlement fédéral suisse.

Les doléances des Turcs

Pascal Couchepin souligne que ce postulat – qui demande à la chambre du peuple de reconnaître officiellement le génocide des Arméniens – n’engage pas le gouvernement suisse. Pour autant, il aura de la peine à convaincre Ankara. qui rejette catégoriquement l’usage du mot génocide.

D’ailleurs, l’an dernier, la reconnaissance du génocide des arméniens par l’Assemblée nationale française avait entraîné un net refroidissement des relations entre Paris et Ankara. Et, surtout, la perte de plusieurs contrats juteux entre les deux pays.

Autre dossier qui entache la visite de Pascal Couchepin, celui du barrage d’Ilisu. Pour mémoire – ce projet auquel la Confédération avait initialement offert sa garantie – est en suspens après le retrait de plusieurs partenaires, dont l’UBS.

La banque helvétique a en effet récemment annoncé qu’elle abandonnait la partie. Notamment à cause de l’impact du barrage sur l’environnement et la population kurde locale.

Les doléances des Suisses

Quoi qu’il en soit, en proie à une profonde récession, la Turquie a un urgent besoin d’investissements étrangers. Et sur ce dossier-là, ce sont les Suisses qui ont des doléances à présenter aux Turcs.

Les firmes suisses estiment en effet que l’environnement légal turc n’est pas toujours suffisant pour garantir leur protection. Notamment en ce qui concerne le respect de la propriété intellectuelle.

Engagées avec l’appui financier du FMI, des réformes devraient permettre d’introduire à terme des mécanismes de contrôle plus stricts. Elles devraient aussi mettre un frein à la corruption qui gangrène la Turquie.

swissinfo/Nicole Paupe à Istanbul

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision