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Unité de vues entre Italie et Suisse, sauf sur la fiscalité

Micheline Calmy-Rey, Massimo D'Alema et Moritz Leuenberger à Berne jeudi. Keystone

La Suisse et l'Italie approfondissent leur collaboration. Les ministres des affaires étrangères des deux pays Micheline Calmy-Rey et Massimo D'Alema ont signé un accord en ce sens jeudi à Berne.

L’Italie a rassuré ses partenaires suisses sur l’importance «prioritaire» qu’elle accorde au Nouvelle lignes ferroviaires à travers les Alpes (NLFA). Seule pomme de discorde: la fiscalité.

Les transversales ferroviaires à travers la Suisse sont aussi une priorité pour l’Italie, a affirmé jeudi à Berne le chef de la diplomatie italienne. Massimo D’Alema a assuré que Rome consentirait les investissements nécessaires pour les raccordements avec la Péninsule.

Lors d’une conférence de presse commune avec la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey, Massimo D’Alema a «confirmé la volonté d’harmoniser les investissements suisses et italiens dans le cadre d’une politique commune».

Reconnaissant qu’il y avait eu des «malentendus» dans ce dossier, le ministre italien a expliqué que des financements pour les infrastructures côté italien avaient déjà été inscrits au budget de l’Etat italien l’année dernière et que, dans le cadre de la discussion sur la prochaine loi financière, les axes du Gothard et du Lötschberg-Simplon seront des «choix prioritaires».

La présidente de la Confédération s’est dite «heureuse» de cette mise au point, alors que des doutes ont été exprimés ces derniers mois sur la capacité de l’Italie à «absorber» le trafic marchandises induit par les NLFA (nouvelle lignes ferroviaires à travers les Alpes).

Domodossola-Novare

Présent lors des discussions, le ministre des transports Moritz Leuenberger a souligné que le nouveau tunnel de base du Lötschberg (ouvert le 9 décembre prochain) réduira sensiblement les temps de parcours entre la Suisse et le nord de l’Italie et favorisera le transfert du trafic des marchandises de la route au rail.

Mais pour que les capacités accrues sur la ligne du Lötschberg puissent être utilisées, des aménagements sont nécessaires, en particulier côté italien. Moritz Leuenberger a notamment souligné l’importance du tronçon Domodossola-Novare.

Porte-parole du département des transports, André Simonazzi s’est félicité du «message clair» adressé jeudi par l’Italie. Il faudra toutefois que ce signal se traduise dans les travaux prévus, a-t-il souligné.

Une fois par an au moins

A l’occasion de la visite de Massimo D’Alema, les deux pays ont signé une déclaration conjointe visant à intensifier leur coopération, aussi bien au niveau bilatéral que multilatéral.

Le texte stipule que les deux ministères des affaires étrangères auront au moins une fois par année des rencontres à haut niveau. Ces consultations porteront sur les questions bilatérales, le renforcement des relations entre la Confédération et l’Union européenne (UE) ou encore les principales questions de politique internationale.

Reste que les deux ministres n’ont pas caché les divergences existant entre les deux pays sur la question de la fiscalité des holdings étrangers.

Avant tout technique

Alors qu’un journaliste interpellait Massimo D’Alema sur les cadeaux fiscaux consentis dans certains cantons à l’égard des holdings, un régime contesté à Bruxelles, c’est la présidente de la Confédération qui a tenu à répondre: «Nous avons expliqué la position suisse selon laquelle il n’y a pas de violation de l’accord de libre-échange de 1972».

Le ministre italien a alors souligné que la question était de savoir s’il y avait un régime discriminatoire ou non. Les discussions des experts à Bruxelles permettront de clarifier ce point, a-t-il relevé.

Reprenant la parole, la cheffe du DFAE a martelé qu’il n’y avait pas de régime discriminatoire, les entreprises suisses étant traitées sur un même plan que les entités étrangères.

«On verra. Nous ne sommes pas ici le groupe de travail», a alors coupé le chef de la diplomatie italienne, légèrement agacé.

swissinfo et les agences

L’Italie est le deuxième partenaire commercial de la Suisse en Europe derrière l’Allemagne (2006).

Les exportations suisses vers l’Italie en 2006 ont atteint 16,3 milliards de francs (produits chimiques, pharmaceutiques, machines et énergie électrique surtout).

Les importations italiennes en Suisse se sont montées à 18,7 milliards (surtout des produits chimiques et pharmaceutiques, des machines, textile et habillement, produits agricoles et aliments).

En 2006, quelque 293’000 citoyens italiens vivaient en Suisse et 47’000 Suisses en Italie.

De nombreux traités règlent la coopération entre la Suisse et l’Italie.

Ces dernières années, plusieurs accords importants sont entrés en vigueur: traité sur la coopération entre les autorités de douane et de police (2000), traité sur l’assistance judiciaire en matière pénale (2003), traité sur la coopération scientifique et technologique (2006).

Dans le domaine de la collaboration transfrontalière, le canton du Tessin et la province italienne limitrophe ont créé en 1995 une communauté de travail «Regio Insubrica».

Source: DFAE.

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