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Vingt-quatre victimes et neuf survivants

La carcasse de l'avion s'est coupée en deux sous le choc. Keystone

La série noire continue. Vingt-quatre personnes ont été tuées dans le crash du jumbolino de Crossair, samedi soir, près de l'aéroport de Zurich.

Les neuf survivants ont été hospitalisés, dont deux dans un état critique. Quatre blessés ont quitté l’hôpital dimanche. Trois sont dans un état stable, dont un plus sérieusement touché.

Deux membres d’équipage et sept passagers se trouvent parmi les rescapés. Ceux-ci ont pu s’extraire par l’arrière de la carcasse qui s’est coupée en deux sous le choc. Le feu avait pris à l’avant, ont déclaré deux d’entre eux au Téléjournal de la TSR.

L’appareil volait trop bas

L’appareil volait trop bas dans sa phase d’approche. Parti de Berlin à 21h01, le vol LX3597 s’est écrasé à 22h08 dans une forêt près de Bassersdorf (ZH), à 2 km de l’aéroport de Zurich.

Il devait atterrir à Kloten selon l’horaire à 22h15. L’avion de type Avro RJ 100 et d’une capacité de 97 places comptait à son bord 33 personnes, dont 28 passagers et cinq membres d’équipage.

Le vice-maire de Jérusalem et la pop star Mélanie Thornton

L’identité de tous les occupants du jumbolino n’a pas encore été révélée. Il y avait 13 Allemands, 10 Suisses dont tous les membres d’équipage, trois Israéliens, dont le vice-maire de Jérusalem, deux Néerlendais, un Canadien, un Autrichien, un Ghanéen, un Suédois et un Espagnol.

La police zurichoise a cependant confirmé le décès de la star du groupe pop «La Bouche», la double nationale américano-allemande Melanie Thornton. Les deux pilotes sont aussi au nombre des victimes.

Cause inconnue

Les sauveteurs sont arrivés sur les lieux du crash sept minutes après l’alarme et les ont quittés dimanche à midi. Des spécialistes de la police scientifique et de l’institut de médecine légale, ainsi que l’armée, ont pris le relais.

La cause de l’accident n’est pas connue. «Il est clair que l’appareil en phase d’atterrissage volait trop bas. Le problème est de savoir pourquoi», a déclaré Christian Gerber, de l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC). La météo était très mauvaise au moment de l’accident, une pluie mêlée de neige réduisait la visibilité.

Les enquêteurs espèrent en savoir plus mardi, après l’examen des deux boîtes noires, qui ont été retrouvées. Il s’en est fallu d’un cheveu que l’accident tourne à la catastrophe. Si l’avion avait volé un ou deux mètres plus haut, il se serait écrasé sur une zone densément habitée.

La piste 28

Construit en 1996 et contrôlé pour la dernière fois le 16 novembre, l’avion devait se poser sur la piste 28, piste où l’atterrissage ne peut pas se faire complètement aux instruments. Les appareils sont en effet obligés d’atterrir par l’est après 22h00 (et non plus par le nord) depuis octobre dernier, en vertu du nouvel accord aérien conclu avec l’Allemagne.

Pour atterrir sur la piste 28, une procédure qui existait déjà par le passé, le pilote doit contrôler lui-même s’il respecte l’altitude prescrite. Selon le patron de Crossair, André Dosé, les deux pilotes bénéficiaient d’une grande expérience. Le vol Zurich-Berlin-Zurich a été leur seul engagement samedi.

Les atterrissages de nuit se feront à nouveau sur les pistes 14 et 16 via le couloir nord. C’est conforme à l’accord aérien avec l’Allemagne, qui prévoit cette possibilité en cas de mauvais temps.

Catastrophes en série

Tant André Dosé que Moritz Suter, le président du conseil d’administration et fondateur de Crossair, se sont dits bouleversés par ce nouvel accident. Le 10 janvier 2000, un Saab 340 de la compagnie qui devait rejoindre Dresde (D) s’était écrasé près de Zurich quelques minutes après avoir décollé. Dix personnes avaient été tuées.

Le crash de samedi intervient à un moment délicat pour Crossair, appelée à reprendre les actifs et plusieurs lignes de Swissair, actuellement en sursis concordataire. Il faut que Crossair ait «maintenant beaucoup de force pour trouver son chemin vers le futur. Mais je crois que la compagnie va sortir de cette tragédie encore plus mûre», a dit M. Suter sur les ondes de la RSR.

«Il s’agit de la cinquième catastrophe qui nous touche en un court laps de temps», a relevé de son côté le président de la Confédération Moritz Leuenberger. «Les mots me manquent après toutes ces catastrophes. Je me demande quand tout cela va cesser.»

Il espère lui aussi que cet accident n’aura pas de conséquence sur la mise sur pied de la nouvelle Crossair.

swissinfo avec les agences

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