Curling: pierre qui glisse amasse la foule
A en juger par la forte participation populaire aux Championnats d'Europe de Curling de Grindelwald, cette discipline connaît un vrai boom.
Ce succès a réellement débuté lors de l’introduction de la discipline aux Jeux Olympiques de Nagano en 1998.
Jeux de riche, pétanque d’aristocrate, loisir pour vieux. Durant de nombreuses années, le Curling a été l’objet de multiples critiques.
Des critiques qui, aujourd’hui, n’ont plus raison d’être. Et cela depuis les JO de Nagano en 1998. Le Curling y a en effet obtenu une reconnaissance symbolique internationale en tant que sport olympique.
Cette dynamique de succès continue. Preuve en est, la forte participation (31 équipes de Curlers) aux Championnats d’Europe 2002 qui a débuté jeudi à Grindelwald.
Lettres de noblesse
C’est en tout cas ce que pense le Lausannois Patrik Loertscher, premier médaillé d’or olympique de l’histoire du curling et organisateur des Championnats du monde de Lausanne en 2001.
«En premier lieu, affirme le champion, la présence d’une discipline aux Jeux Olympiques, lui offre ses lettres de noblesse. Mais surtout ce sont les JO qui font exister un sport.»
Pas étonnant, donc que depuis 1998, le Curling connaisse un boom, que ce soit aux Championnats du monde ou aux Championnats d’Europe.
Les Championnats d’Europe, précise Patrik Loertscher, voient la participation de pays nouveaux comme l’Espagne ou Andorre. Des pays qui jusqu’à présent n’avaient pas de tradition dans ce domaine.
Attrayant et peu coûteux
Patrik Loertscher avance d’autres arguments pour expliquer l’engouement pour le Curling. «Les sportifs se rendent compte des côtés attrayants – sportif et ludique – de ce sport».
Sans compter que «en dépit d’une idée reçue, il s’agit d’une pratique très peu coûteuse par rapport à d’autres sports».
En effet, il n’est pas nécessaire d’être propriétaire du matériel pour jouer. L’inscription dans un club coûte entre 800 et 1000 francs par année.
Cela dit l’achat du matériel est raisonnable. Le prix d’un équipement varie de 2000 à 3000 francs, selon la sophistication de la pierre.
Coup de pouce médiatique
Quant à l’engouement du public, il s’est apparemment accentué grâce aux médias.
«La couverture médiatique, mais surtout celle de la télévision, a permis de réellement faire connaître le Curling au grand public», explique Patrik Loertscher.
«Une couverture qui porte ses fruits, précise le Lausannois, car les spectateurs se sont aperçus que ce sport était fun, et qu’il pouvait apporter beaucoup de suspense et de rebondissements lors d’une partie.»
S’ajoutent à cela la stratégie des joueurs, les discussions avant les coups. Bref, tout ce qu’il faut pour accrocher les spectateurs et leur faire passer un bon moment.
swissinfo/Jean-Louis Thomas
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