Lausanne: début du procès d’un agent du Mossad, non identifié

Plus de deux ans après l'échec d'une tentative d'écoute illégale près de Berne, un espion israélien comparaît devant la Cour pénale fédérale. Son procès s'ouvre lundi à Lausanne. Mais viendra-t-il?
L’identité de l’accusé? Pour l’heure, elle reste un mystère. Dans les milieux judiciaires et policiers, l’agent israélien serait connu sous le nom d’Isaac Bental ou encore Jacob Track. Par définition, les espions du Mossad – comme ceux du monde entier – sont passés maîtres dans l’art de brouiller les pistes.
En tout cas, l’agent israélien risque une peine de 20 ans de prison pour espionnage. Sa mission consistait à écouter les conversations téléphoniques d’Abdallah el-Zein. Ce ressortissant suisse d’origine libanaise est soupçonné d’être en contact direct avec le Hezbollah, l’organisation armée qui se bat pour le retrait d’Israël du sud-Liban.
La Cour pénale fédérale, composée de cinq juges et présidée par le juge fédéral Hans Wipraechtiger, n’aura pas la tâche facile. Non seulement la véritable identité du principal accusé n’est pas connue, mais il en va de même pour cinq autres espions israéliens.
L’ambassade d’Israël à Berne souligne que l’Etat hébreu s’est engagé à ce que l’agent soit présent. Une promesse est une promesse! Le 24 avril 1998, une caution de 3 millions de francs suisses a été versée par Israël pour obtenir sa libération, après deux mois de détention préventive.
Le juge fédéral Hans Wipraechtiger ne doute pas de la présence de l’accusé au procès. Il dément la rumeur selon laquelle le Mossad serait associé aux mesures de sécurité entourant le procès. La sécurité sera assurée exclusivement pas la police fédérale et la police cantonale vaudoise. Une interprète sera présente à l’audience pour traduire les débats en hébreu. L’accusation sera représentée par Felix Baenziger, suppléant du Procureur général de la Confédération.
L’accusation de tentative d’enregistrement non autorisée de conversations téléphoniques a été abandonnée. Car la personne visée, Abdallah el-Zein, a retiré sa plainte. Les parties ont trouvé un arrangement hors procès sur le plan civil. Abdallah el-Zein ne sera entendu que comme témoin à ce procès qui doit durer jusqu’au 7 juillet.
L’espion israélien a été arrêté le 19 février 1998, alors qu’il montait, avec quatre autres agents, une installation d’écoute téléphonique dans un immeuble locatif à Liebefeld dans la banlieue de Berne. Ses quatre collègues avaient été relâchés par la police bernoise qui ne se serait rendue compte que plus tard des implications de l’affaire. Le sixième agent, qui devait être le chef du commando, est resté dans l’ombre. Il n’a jamais été arrêté
swissinfo avec les agences

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