Vols d’objets d’art: une start-up suisse fait la police sur le Net

Entre 1997 et 1999, les vols d´objets d´art ont augmenté de 80 pour cent en Europe. Seuls 3 pour cent d´entre eux refont surface. Artguardian.com, une start-up genevoise, se lance sur l´Internet pour gêner la revente des objets volés.

«Le prix d’un objet d’art volé est fonction des semaines d’impunité. Actuellement, il faut compter au moins un mois et demi entre le vol et l’alerte dans le monde entier à tous les professionnels», explique Hubert Clément, directeur des opérations d’Artguardian.com, une société suisse qui se propose de diffuser des alertes en cas de vol une heure à peine après le forfait.

Le site www.artguardian.com propose trois services aux propriétaires d’objets d’art. D’une part, un coffre-fort virtuel, où ils peuvent référencer leur patrimoine, par des photos et des descriptions précises. Ensuite, en cas de vol, une alerte par courrier électronique à 10 000 professionnels de l’art en Suisse, en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne et aux Etats-Unis.

Enfin, un catalogue on-line des objets volés. En effet, de nombreux amateurs peuvent acheter en toute bonne foi des œuvres dérobées dans un autre pays. Le premier abonnement à Artguardian.com débute à 38 francs par an.

Fondée par trois associés issus du monde de l’art et des nouvelles technologies, Artguardian.com a levé 2,8 millions de francs pour démarrer.

«Trois types de professions sont intéressés par ce service, les banques, les assurances et les professions liées à l’art», souligne Thierry Liebaut, directeur général de cette start-up.

Les clients potentiels? Les 500 000 collectionneurs, dont le patrimoine dépasse 2 millions de francs, les 150 000 marchands (antiquaires, commissaires-priseurs), et 25 000 institutionnels (conservateurs de musées, membres de fondation). Artguardian.com espère compter 47 000 clients la première année, et 400 000 dès l’année suivante, et ainsi atteindre l’équilibre.

Ian Hamel