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Von Roll supprime 650 emplois

Le groupe soleurois tire les conséquences de résultats 1999 calamiteux, aggravés par des erreurs de gestion. Pour restaurer sa rentabilité, Von Roll supprime 650 emplois et vend sa fonderie vaudoise de Moudon, dont tous les salariés sont repris.

Le groupe soleurois tire les conséquences de résultats 1999 calamiteux, aggravés par des erreurs de gestion. Pour restaurer sa rentabilité, Von Roll supprime 650 emplois et vend sa fonderie vaudoise de Moudon, dont tous les salariés sont repris.

Les dirigeants de Von Roll avaient prévu de faire connaître, fin février, leurs décisions sur l’avenir des fonderies du groupe. Ils ont respecté leur agenda, mais les mesures sont plus brutales que prévu.

Le site de Moudon, qu’on savait menacé parce que jugé non rentable, fait les frais d’une vague de restructurations dictées par les piètres résultats de l’an passé. La fonderie vaudoise (20 millions de francs de chiffre d’affaires) est reprise en totalité par Jean-Claude Gisling, petit-fils du fondateur, qui assure vouloir conserver les quelque 120 salariés.

Dans l’ensemble du groupe, l’effectif sera réduit de 10 pour cent, soit de 650 postes de travail, vente de la fonderie de Moudon comprise. Von Roll prévoit 300 départs naturels ou mises à la retraite anticipée.

Cela dit, 230 licenciements seront prononcés, en France, en Italie, mais aussi en Suisse, où la FTMH estime que 50 à 100 salariés vont perdre leur travail. Le syndicat stigmatise les fautes de gestion qui ont conduit à cette situation. Déjà peu brillants, les résultats ont en effet pâti d’erreurs, voire de malversations.

Von Roll admet que des irrégularités ont été commises, en 1998, à la Fonderie de Bienne. Résultat: un préjudice comptable de 15 millions de francs et une correction à la baisse des résultats de 1998. Une procédure judiciaire a été engagée contre les responsables présumés.

Dès la première ligne de son communiqué sur ses résultats 1999, Von Roll reconnaît aussi avoir manqué ses objectifs. Le chiffre d’affaires a certes augmenté de 8,2 pour cent, à un milliard et demi de francs, mais c’est essentiellement dû aux acquisitions.

Le résultat opérationnel s’est en revanche dégradé, baissant de 44 pour cent, à 33 millions. A l’arrivée, Von Roll parvient tout juste à dégager un bénéfice net de 2 millions de francs (30 millions en 1998). Une provision pour restructurations de 102 millions de francs fait plonger le résultat comptable dans les abîmes.

Avec ces nouvelles restructurations, Von Roll se détache encore un peu plus de son activité sidérurgique traditionnelle, qui ne représentait déjà plus que 40 pour cent du chiffre d’affaires. En 1997, l’aciérie principale de Gerlafingen avait été vendue à Von Moos, lors de la création de Swiss Steel.

Joël Quilleré

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