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Yougoslavie – Proche-Orient: la Suisse suit prudemment l’UE

"Il doit partir", scandait la foule vendredi à Belgrade. Tard le soir, Slobodan Milosevic a annoncé qu'il se retirait et a félicité Vojislav Kostunica. Keystone

La Suisse et l´Union européenne ont adopté des attitudes semblables face aux événements en cours au Proche-Orient et en Yougoslavie. Mais les réactions helvétiques sont moins tranchées et souvent plus tardives.

Le contraste est frappant entre les communiqués publiés ces derniers jours par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) et ceux des différentes institutions européennes. Pas tant sur le fond: de part et d’autre on salue la fin annoncée du régime de Slobodan Milosevic, on appelle à une solution négociée au Proche-Orient. Mais les mots sont nettement plus prudents côté suisse.

Jeudi le DFAE indiquait que «le président yougoslave» devait «respecter la volonté du peuple et en tirer les conséquences.» L’Union européenne, par la voix de la présidence française, parlait d’«un peuple serbe insulté et défié par Milosevic». La présidente du Parlement européen, Nicole Fontaine, évoquait une «tyrannie en train de vaciller».

Par ailleurs, vendredi soir, le président de la Confédération Adolf Ogi a officiellement salué la fin annoncée du régime de Slobodan Milosevic. La Suisse apportera son soutien politique et financier à une Yougoslavie démocratique, a-t-il promis, dans un communiqué.

Contrairement à d’autres pays, le Conseil fédéral ne cite pas le nom du vainqueur des élections Vojislav Kostunica. Il espère seulement qu’un «nouveau gouvernement démocratiquement légitime» contribuera à la stabilité et à la paix dans les Balkans.

Cette déclaration officielle est intervenue au moment où la Cour constitutionnelle yougoslave a déclaré Vojislav Kostunica vainqueur de l’élection présidentielle du 24 septembre.

Pour Ruedi Christen, porte-parole du DFAE, «la Suisse a toujours été très claire», mais il y a «une habitude de prudence». Elle s’explique selon lui par le poids plus modeste de la diplomatie suisse et par une différence de culture médiatique. La neutralité suisse n’est donc pas en cause.

Au sujet du Proche-Orient, le Département a parlé de violences intervenues «depuis la visite d’Ariel Sharon à l’Esplanade des Mosquées». Au lecteur de comprendre qu’il y a un lien de cause à effet.

Ruedi Christen admet qu’il faut «bien lire» les communiqués suisses. Parfois même entre les lignes. Mais il affirme que la Suisse a été la première à citer nommément Ariel Sharon, même si elle s’est abstenue de parler de «provocation» comme l’ont fait les dirigeants européens.

Thierry Zweifel, Bruxelles

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