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Décès de l’ancien ministre suisse Pierre Aubert

Pierre Aubert en 1985. Keystone

L'ancien ministre suisse des Affaires étrangères Pierre Aubert est mort mercredi dans sa 90e année. Ce socialiste avait été membre du gouvernement du 1er février 1978 au 31 décembre 1987.

Les pompes funèbres ont annoncé jeudi son décès, à la demande de la famille. Les funérailles auront lieu lundi à 10h00 à la Collégiale de Neuchâtel.

Né le 3 mars 1927 à La Chaux-de-Fonds, Pierre Aubert était avocat de formation. Après avoir commencé sa carrière politique aux niveaux communal et cantonal, il a été élu au Conseil des Etats en 1971. Le 7 décembre 1977, il a été élu au Conseil fédéral, où il sera le chef des affaires étrangères pendant dix ans. Il aussi présidé la Confédération en 1983 et 1987, année de son retrait du gouvernement.

Un grand voyageur

Il restera dans l’histoire suisse comme un grand voyageur: 55 déplacements à l’étranger, dont 39 visites officielles. L’ancien chef du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) a toujours justifié ces voyages comme des occasions de faire connaître la politique de neutralité et de disponibilité de la Suisse.

Réaction officielle 

Le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann a rendu hommage à Pierre Aubert. Ce dernier s’est engagé pour une Suisse ouverte et humaine lorsqu’il était à la tête des affaires étrangères, souligne-t-il. 

«Pour les services rendus à notre pays, nous lui devons gratitude et respect», a réagi le ministre de l’Economie dans un communiqué diffusé jeudi. Il ajoute qu’à titre personnel, il a beaucoup apprécié l’ancien conseiller fédéral. «Même lorsque ses forces ont commencé à l’abandonner, il n’a cessé de s’intéresser à tout et il m’a stimulé avec ses conseils amicaux et empreints d’humour.»

La Suisse entretient à l’époque des contacts étroits avec de nombreux pays européens. En revanche, Pierre Aubert a fait œuvre de pionnier en ce qui concerne l’ouverture vers le monde. Mis à part l’Egypte, Israël et la Chine où s’était rendu son prédécesseur, il est le premier chef du DFAE à se rendre dans des Etats extra-européens, en application du principe de l’universalité.

L’occasion aussi d’étendre les relations économiques et commerciales de la Suisse. Les droits de l’homme, le désarmement et la coopération au développement auront été les points forts de la politique étrangère sous Pierre Aubert.

L’épisode de l’absinthe

Le nom de Pierre Aubert reste aussi associé à l’épisode dit du dessert à l’absinthe servi à François Mitterrand en 1983 à Neuchâtel, à l’occasion de la visite du président de la République française en Suisse.

Lorsqu’il arrive en Suisse le 14 avril 1983 en visite d’Etat, François Mitterrand veut «réparer un oubli historique» de 73 ans. Il veut relancer les relations entre les deux pays, qu’opposaient une série de contentieux mineurs.

Dans le cadre de cette visite, le président français fait une halte à Neuchâtel. Il y déguste un dessert faisant référence à la «Fée verte», surnom de l’absinthe, interdite par la Constitution en Suisse.

François Mitterrand se lie alors d’amitié avec Pierre Aubert. Il lui rend visite à titre privé deux ans plus tard dans sa maison d’Auvernier (NE). Il fera de lui en 1993 le seul Suisse vivant à être décoré grand officier de la Légion d’honneur pour les étrangers.

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