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La Suisse continue de parier sur l’OMC

Pour la Suisse, le blocage du cycle de Doha ne doit pas occulter les succès de l'OMC. Keystone

Le Conseil fédéral est prêt à s'engager pour la réussite des négociations à l'OMC. Il veut aussi développer les accords de libre-échange et se tourner vers les pays émergents.

Le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine constituent des priorités pour le gouvernement suisse, comme l’indique le rapport de politique économique extérieure 2006.

Le rapport sur la politique économique extérieure 2006, que le gouvernement a transmis mercredi au Parlement, indique que la Suisse est prête à contribuer d’une «manière importante» au succès final du cycle de Doha.

Les règles internationales de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) restent en effet d’une «importance fondamentale» pour la Suisse, ceci malgré les blocages.

«Il ne saurait être question de mettre en jeu à la légère les acquis du système de l’OMC du fait de l’échec provisoire des négociations», note le communiqué du Département fédéral de l’économie

Accords de libre-échange signés

Le Conseil fédéral (gouvernement) juge par ailleurs que la voie multilatérale est la plus profitable.

Conformément à sa stratégie en matière de politique économique extérieure, la Suisse passe des accords de libre-échange pour permettre à ses entreprises d’accéder à certains marchés extérieurs dans des conditions similaires à celles que connaît la concurrence européenne, américaine ou japonaise.

Trois accords de libre-échange de l’AELE – avec la Tunisie, avec la Corée du Sud et avec le Liban – sont entrés récemment en vigueur.

La signature d’un accord avec l’Egypte est prévue pour le premier semestre de 2007. Celui signé avec l’Union douanière sud-africaine (SACU) sera effectif dans les mois qui viennent.

Mais pas avec les partenaires importants

Berne n’a cependant pas encore conclu d’accord de libre-échange avec la majorité de ses partenaires commerciaux, même importants, comme les Etats-Unis et le Japon.

Des négociations sont en cours avec le Canada, la Thaïlande et le Conseil de coopération du Golfe. D’autres sont en préparation avec l’Algérie, l’Indonésie, le Pérou et la Colombie.

Avec le Japon, les discussions en sont encore au stade exploratoire, alors que la Suisse doit se contenter pour l’heure d’un forum de coopération bilatérale avec les Etats-Unis après l’échec des discussions en vue d’un accord au début de l’an dernier.

Effort envers les pays émergents

Le Département fédéral de l’économie va en outre mettre en place des stratégies spécifiques envers les pays émergents regroupés sous le nom de BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine).

Ces quatre Etats ont une influence grandissante sur la croissance de l’économie suisse. Alors que les importations ne représentaient que 2,4% du volume total des importations en 1995, leur part atteignait 3,3% dix ans plus tard. Quant aux exportations suisses vers ces pays, leur part, aujourd’hui de 4,7%, s’est accrue de 67% entre 1995 et 2005.

La part du Brésil, de la Russie, de l’Inde ou de la Chine au commerce mondial, actuellement de l’ordre de 10%, a par ailleurs pratiquement doublé depuis 1995.

swissinfo et les agences

Les 149 membres de l’OMC négocient une plus grande libéralisation des échanges commerciaux internationaux dans le cadre du «Cycle de Doha» lancé en 2001.

Les négociations, qui devraient aboutir à la signature d’un accord au premier semestre 2007, butent surtout sur des divergences dans le dossier agricole.

En décembre 2005, à Hong Kong, les ministres s’étaient entendus sur la suppression dès 2013 des subventions accordées aux exportations des produits agricoles.

Les pays les plus développés s’étaient engagés à exempter de taxes et de contingentements 97% des produits provenant des pays les plus pauvres.

La Suisse assume une position défensive dans le dossier agricole, mais milite pour une libéralisation des services et pour une diminution des taxes douanières sur les produits industriels.

Le libre-échange est un système de commerce international basé sur l’abaissement des contrôles douaniers afin de favoriser la libre circulation des biens et des services.

La Suisse suit cette politique depuis longtemps. Elle avait rejoint l’Association européenne de libre-échange (AELE) en 1960.

La plupart des Etats membres de l’AELE ont quitté l’organisation pour rejoindre l’Union européenne. Mais la Suisse n’a pas rejoint l’UE, préférant conclure avec elle des accords bilatéraux.

L’AELE (Suisse, Liechtenstein, Islande et Norvège) a aussi conclu des accords de libre-échange avec des pays non européens comme le Chili, Israël et Singapour.

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