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L’opiniâtreté de Nessim Gaon

Nessim Gaon, patron de la société Noga, avait passé de nombreux contrats avec la Russie dans les années 90. Keystone Archive

L'ancien milliardaire genevois ne renonce jamais. Devant le refus de la Fédération de Russie de lui rembourser une dette de près de 110 millions de francs, Nessim Gaon a décidé de se payer sur des biens venant de l'ex-URSS. Comme la caution de 5 millions de francs payée en faveur de Pavel Borodine, ancien intendant du Kremlin.

Le Tribunal fédéral a donné tort à Nessim Gaon: il ne peut pas mettre la main sur la caution versée apparemment par la Fédération de Russie pour permettre à Pavel Borodine, inculpé de blanchiment d’argent, d’échapper aux prisons genevoises.

Devenu secrétaire de l’Union Russie-Biélorussie, Pavel Borodine est accusé d’avoir perçu 30 millions de dollars de la part de deux sociétés tessinoises.

L’un des avocats genevois de Pavel Borodine avait souligné que cette caution de 5 millions de francs était payée par la Fédération de Russie. Mais la justice suisse ne se contente pas de cette déclaration. Pour elle, rien n’indique que la caution a été réellement versée par les autorités russes.

Des actions spectaculaires

Résultat, Nessim Gaon échoue dans sa tentative de séquestrer la caution de Pavel Borodine. Il serait fort étonnant que l’ancien patron du Noga Hilton en reste là. En 2000, il avait animé l’un des feuilletons de l’été en obtenant le blocage du Sedov, le plus grand bateau-école du monde, dans le port de Brest.

En juin 2001, il récidivait au Salon du Bourget en tentant de mettre la main sur deux avions russes. En vain, une intervention de l’Elysée permettait au Soukhoï et au Mig de redécoller.

«Je choisis les actifs russes là où ils sont. Si vous m’adressez une liste en Suisse, vous pouvez être sûr que je les saisirai», affirmait à swissinfo Marc Bonnant, l’un des avocats de Nessim Gaon.

Ces actions, qui se veulent spectaculaires, ou du moins très médiatiques, se fondent néanmoins sur «des décisions de justice définitives et exécutoires», rappelle l’avocat.

Nessim Gaon, patron de la société Noga, qui avait passé au début des années nonante de nombreux contrats avec la Russie, a gagné devant la Chambre de commerce internationale de Stockholm en 1997. Mais la Fédération de Russie ne respecte toujours pas le verdict.

Ian Hamel

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