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Mobilisation pour l’horaire continu à l’école

Rentrer à l'école pour le repas de mide pourrait devenir un jour un souvenir. Keystone

Des représentantes des cinq principaux partis du Parlement veulent ancrer le principe le l'école à horaire continu à l'école dans la Constitution.

Soutenue par le monde économique et les syndicats, la coalition «des mères et des grands-mères» présentera son initiative commune au début de la prochaine session parlementaire.

Après les appels du monde économique, pour qui l’horaire continu dans les écoles permettrait aux femmes de mieux s’intégrer au marché du travail, c’est désormais au tour des politiciennes du Parlement fédéral de relancer ce thème.

A l’heure actuelle, les écoles prennent en charge les élèves à midi uniquement dans une grande partie du canton du Tessin et dans environ 35 communes de Suisse romande et de Suisse alémanique. Dans le reste du pays, les élèves doivent retourner à la maison à l’heure du déjeuner.

Cette situation pose des problèmes aux mères qui travaillent à l’extérieur. Elles doivent donc trouver des solutions, par exemple en payant des mamans de jour ou en comptant sur la solidarité des grands-parents et des voisins.

Inscription dans la Constitution

Pour corriger changer cette situation, des députées des quatre partis gouvernementaux et écologistes se mobilisent. Le 19 septembre – premier jour de la session d’automne des Chambres fédérales – elles présenteront une initiative parlementaire commune visant à inscrire dans la Constitution l’obligation d’une prise en charge à midi, ainsi que des «mesures intégratives» (accompagnement après l’école).

Cette initiative est née d’une «table ronde» tenue à Zurich le 31 août dernier, ont révélé dans la NZZ am Sonntag les députées du Parti socialiste Jacqueline Fehr et du Parti radical-démocratique (PRD / droite) Christine Egerszegi.

L’initiative est également soutenue par l’association faîtière des enseignants suisses, par les milieux économiques (economiesuisse), par les syndicats et par les directeurs cantonaux de l’instruction publique.

Premières dissensions

Les promotrices de l’initiative vont maintenant tenter de convaincre leurs collègues du Parlement. Mais de premières dissensions entre les partis se font jour avant même le lancement du débat.

La présidente du Parti démocrate chrétien (PDC / droite) estime par exemple que la formulation «mesures intégratives ou d’accompagnement», qui fait référence à une prise en charge après l’école, met l’initiative en péril.

Cette mesure coûterait en effet trop cher. Dans ces conditions, convaincre les membres de l’Union démocratique du centre (UDC / droite dure), très à cheval sur la limitation des dépenses publiques, serait mission quasi impossible.

Pression de l’économie

Avenir Suisse, le «think tank» créé en 1999 par quatorze des principales entreprises suisses, estime qu’il est important pour l’économie que davantage de femmes puissent intégrer le marché du travail.

Il y a quelques mois, Avenir Suisse – qui a aussi participé à la récente table ronde – avait même élaboré un guide à l’intention des autorités scolaires des 2800 communes suisses. Il soulignait que l’horaire continue permettrait également une meilleure intégration des élèves ne parlant pas une langue nationale à la maison.

Bien que de larges milieux soient favorables à une prise en charge plus conséquente des élèves, une question importante reste cependant ouverte: qui va payer?

Les députées Jacqueline Fehr et Christine Egerszegi estiment qu’il appartient aux communes et aux cantons de passer à la caisse. Mais ce ne sera qu’une opération blanche. En effet, ce qu’ils dépenseront sera compensé par des recettes fiscales plus élevées en raison d’un nombre plus élevé de femmes au travail.

swissinfo

En Suisse romande et en Suisse alémanique, seules environ 35 communes proposent l’horaire continu.
Au Tessin, la plupart des établissements scolaires prennent les élèves en charge à midi et après l’école.

– L’horaire continu prévoit un repas de midi pour les élèves et la surveillance des devoirs après les heures de cours.

– Cela peut soulager les parents qui travaillent.

– L’horaire continu est soutenu par des larges milieux (économie, syndicats, enseignants etc).

– Un groupe d’élues va proposer d’inscrire ce principe dans la Constitution lors de la session d’automne.

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