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Une Suisse moins propre

Les éboueurs désertent les rues de Berne pour 24 heures. swissinfo.ch

Les rues de Berne ne sont plus nettoyées... pendant 24 heures! «Une journée sans propreté urbaine» pour sensibiliser la population.

D’ailleurs, les villes suisses ne sont plus un exemple en la matière. Elles figurent désormais dans la moyenne européenne.

De jeudi midi à vendredi midi, dans la capitale fédérale, les rues ne sont pas balayées et les poubelles ne sont pas vidées.

A Berne, comme dans d’autres villes, des affiches sont placardées pour attirer l’attention des habitants sur la nécessité de jeter leurs détritus dans les poubelles prévues à cet effet.

Les ordures, accumulées durant 24 heures, seront ramassées vendredi après-midi. Et amassées sur une place du centre ville.

Beat Hunziker, responsable du ramassage des poubelles de la Ville de Berne, estime le poids de ces immondices à deux tonnes et demie.

Avec cette «Journée sans propreté urbaine», les autorités communales cherchent à sensibiliser la population.

Pire qu’autrefois

Ville sale, rues et places parsemées d’ordures… Voilà de quoi interpeller des citadins généralement habitués à l’image d’un pays plutôt propre en ordre.

C’est vrai, en ce qui concerne le ramassage et le recyclage des déchets, la Suisse a toujours été une pionnière.

Dans le domaine du tri du papier, du verre, du PET et de l’aluminium, elle figure parmi les premiers au niveau européen.

Mais, en matière de propreté, la Suisse n’est plus vraiment ce qu’elle était il y a encore 20 ou 30 ans.

Selon Stefan Baumann du PUSCH (une association écologiste engagée dans la lutte contre les déchets), en Suisse aussi, les standards ont changé.

Des villes sales

Aujourd’hui, les villes suisses sont bel et bien confrontées à la saleté. Même si le problème n’est pas partout aussi aigu qu’à Berne.

A Lausanne, par exemple, il n’y a pas de grands problèmes. «C’est parce que nous n’avons pas de taxe poubelle», soutient le responsable du ramassage des déchets à Lausanne.

Cela dit, Thierry Diserens reconnaît que sa ville est plus petite que Genève, Berne ou Zurich, par exemple.

Quoi qu’il en soit, ce n’est pas seulement une question de grandeur. Désormais, même les rues de ville ne sont plus aussi propres qu’avant.

Le phénomène concerne tout le pays. Au point que le Suisse se situe désormais dans la moyenne européenne.

Un changement d’habitudes

Pour l’Office fédéral de l’environnement, les valeurs et les priorités de la population ont changé, notamment chez les jeunes.

«De nos jours, ajoute un sociologue de l’Université de Neuchâtel, ils se préoccupent sans doute davantage de la qualité de l’air ou de l’eau que des ordures.»

Et François Hainard de poursuivre: «En outre, les occasions de produire des déchets sont plus nombreuses qu’autrefois. Et puis, de toutes façons, les éboueurs sont là pour ça!»

swissinfo/Eva Hermann et Fabio Mariani

Chaque Suisse produit 660 kilogrammes de déchets par an (chiffres de l’an 2000).
Dans leur majorité, ces déchets sont éliminés par le biais du ramassage des sacs poubelles.
Mais la quantité de déchets abandonnés au bord des routes ou dans la nature ne cesse d’augmenter.

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