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«England is not beautiful»

Les syndicats s'opposent à un rapprochement entre chemins de fer helvétiques et britanniques. Keystone Archive

Le Syndicat du personnel des transports (SEV) refuse toute idée d'expansion des CFF en Grande-Bretagne. Plus généralement, il voit d'un très mauvais oeil le modèle de privatisation des chemins de fer britanniques.

Les responsables du SEV ont réuni la presse lundi à Berne, en préparation du congrès annuel du syndicat qui aura lieu le 31 mai et le 1er juin. Ils ont profité de l’occasion pour dire tout le mal qu’ils pensent d’une privatisation à la sauce britannique.

La séparation entre l’infrastructure et l’exploitation est le point le plus controversé. Avec ce système, l’infrastructure est laissée en mains privées. Mais cette situation peut poser des problèmes.

Invité par les syndicalistes suisses, Christopher Irwin, directeur de l’organisation «Rail Passenger Commitee», une organisation d’usagers britanniques, a rappelé à ce propos l’accident de Hatfield, le 17 octobre 2000, qui avait coûté la vie à quatre passagers.

Cet accident a révélé des négligences en matière de sécurité, selon Christopher Irwin. Par ailleurs, le manque de coordination et de dialogue entre l’entreprise responsable des infrastructures et les différentes entreprises de transports ont aussi été une des causes de la catastrophe.

Le SEV ne veut pas qu’une telle situation se produise en Suisse. C’est pourq uoi il s’opposera de toutes ses forces à la séparation prévue des domaines de l’infrastructure et de l’exploitation au sein des CFF.

Les syndicalistes refusent également le projet des CFF d’exploiter deux réseaux régionaux au sud de Londres. «Les moyens et l’énergie prévus à cet effet doivent plutôt être investis dans le marché indigène et pour soutenir le trafic des marchandises», estime le SEV.

L’autre grand souci du syndicat pour ces prochains mois est la défense des travailleurs. Le SEV réclame une augmentation de salaire de 5% (3% d’augmentation du salaire réel et 2% de compensation du renchérissement depuis 1997). L’horaire hebdomadaire ne devrait en outre plus dépasser 40 heures.

Le SEV va donc s’atteler à conclure une convention collective de travail avec toutes les entreprises dans lesquelles il est actif. Plus généralement, il souhaite que les entreprises de transports réalisent que «les travailleurs représentent leur capital le plus précieux et non pas des charges».

Pour mémoire, avec 54 000 membres, le SEV est le 3e plus grand syndicat de Suisse. Il est principalement actif dans les chemins de fer, les transports urbains, le tourisme, la navigation et les remontées mécaniques. Le personnel des CFF constitue les trois quarts des membres du syndicat.

Olivier Pauchard

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