31.12.02 à 17H00 L’année de tous les défis

Le 1er janvier, Pascal Couchepin ne devient pas seulement le nouveau président de la Confédération. Il reprend aussi le ministère de l'Intérieur.

Pascal Couchepin aura donc la tâche d’endiguer la hausse des coûts de la santé. Une tâche ardue…

Quittant le ministère de l’Economie, Pascal Couchepin succède à Ruth Dreifuss qui se retire après avoir passé dix ans à la tête de l’Intérieur.

Ce nouveau poste est un véritable défi. En effet, Pascal Couchepin s’est donné pour mission de freiner la hausse constante des coûts de la santé. Or les efforts jusqu’ici accomplis dans ce sens n’ont guère été suivis d’effets.

swissinfo: Vous serez donc président de la Confédération en 2003, et de surcroît, vous prenez en mains le ministère de l’Intérieur. La charge paraît énorme…

Pascal Couchepin: J’espère avoir la santé pour porter cette charge et de bénéficier de l’appui de mes collègues. Je verrai en cours de route si j’ai préjugé de mes forces, mais j’espère que cela ne sera pas le cas.

swissinfo: Dans le dossier de l’assurance maladie, on a critiqué pendant des années et porté un jugement parfois sévère sur Ruth Dreifuss. Comment voyez-vous les choses, que faire maintenant?

P.C.: Première constatation, le système de santé suisse se porte bien dans l’ensemble. On connaît des systèmes de santé à l’étranger qui sont au bord de la faillite.

Ce n’est pas le cas en Suisse, non seulement les caisses maladie ne sont pas en faillite mais elles ont en général des réserves. La qualité des soins est remarquable, l’accès aux soins également. Tout le monde accède aux soins en fonction, non de ses revenus mais de ses besoins médicaux et sanitaires.

Mais ce système a son coût, qui croît très rapidement depuis ces dernières années. Donc, le problème est dans la capacité de payer le coût de ce système de santé. C’est là que doit porter l’effort de réflexion.

Personne n’a l’ambition de réduire les primes d’assurance maladie. Par contre, j’ai l’ambition, avec la plupart des responsables politiques de ce pays, de freiner la hausse des coûts de la santé, de façon que le système puisse rester accessible à tous.

swissinfo: Les sondages montrent que vous n’êtes pas très populaire. Allez-vous profiter de cette année présidentielle pour redorer votre blason?

P.C.: D’abord, le sondage auquel vous faites allusions vaut ce qu’il vaut et la popularité est secondaire. Mais je crois que la première qualité d’un politicien c’est la crédibilité.

La crédibilité se mesure à travers la possibilité de faire passer des projets devant le parlement ou en votation populaire. J’ai la chance de constater qu’en quatre ans de présence au Conseil fédéral, aucun des projets – il y en a une dizaine – que j’ai présentés au peuple n’a échoué. Ils bénéficient tout au moins d’une bienveillance politique qui me facilite la tâche.

swissinfo: Avez-vous un message pour nos quelque 600 000 compatriotes qui vivent à l’étranger?

P.C.: Qu’ils s’intéressent à ce qui se passe en Suisse, que les ambassadeurs aient une vision critique positive de la Suisse et gardent les contacts avec la mère patrie. Nous avons tous un regard bienveillant pour nos compatriotes de l’étranger.

swissinfo/Propos recueillis par Olivier Pauchard

En bref

– Le département (ministère) de l’Intérieur est le plus lourd des sept départements fédéraux.
– Outre les assurances sociales et la santé publique, qui constituent le gros du morceau, il chapeaute également la culture, la statistique, ainsi que la science et la recherche (et la liste n’est pas exhaustive…).