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Accord aérien: la Suisse veut limiter les dégâts

A partir du 10 juillet, Unique Airport pourrait perdre de 10 à 30 vols par jour. Keystone

A Bonn, Moritz Leuenberger tente de trouver une solution à l’interdiction de survol de l’espace aérien allemand qui pénalise l’aéroport de Zurich.

Prise unilatéralement, cette décision est censée entrer en vigueur le 10 juillet. Mais le ministre suisse des transports espère obtenir son report à l’automne.

Moritz Leuenberger et son homologue allemand Manfred Stolpe se rencontrent mercredi à Bonn pour une séance de travail.

L’ordre du jour de cette réunion des ministres des transports suisse et allemand n’est pas connu. Ou, plutôt, un porte-parole a fait savoir que tous les thèmes seraient abordés.

Dès lors, nul doute que la question du survol aérien du Sud de l’Allemagne – dans le cadre des procédures d’approches de l’aéroport de Zurich – sera ardemment débattue.

Une question qui pourrit les relations entre les deux pays depuis de nombreux mois. Et ce n’est pas fini.

A partir du 10 juillet, les interdictions de survol de la Forêt Noire, pendant deux heures tôt le matin et tard le soir, seront renforcées. Une mesure qui met à mal l’organisation de l’aéroport zurichois Unique.

10 à 30 avions de moins par jour

En effet, les avions devant atterrir durant ces heures devront faire leur approche par le Sud de la piste zurichoise. Ce qui pose d’importants problèmes de nuisances sonores pour les habitants de la région, en l’occurrence les quartiers les plus huppés de la ville.

Mais les avions ne pourront effectuer cette approche qu’à partir du mois d’octobre. La société suisse de contrôle aérien Skyguide a en effet besoin d’un délai d’adaptation, tant pour la formation des contrôleurs que pour la réorganisation de l’espace aérien.

En clair, cela signifie que, entre le 10 juillet et la fin octobre, «10 à 30 avions par jour ne pourront pas se poser à Kloten», déplore André Auer, directeur de l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC).

Les solutions envisagées visent à détourner ces avions vers d’autres aéroports, à les faire patienter en tournant dans les zones d’attente. Au pire, les compagnies concernées supprimeront leurs vols.

Si elle entre en vigueur comme prévu, cette mesure ne manquera d’entraîner d’importantes conséquences financières pour Swiss, pour Unique Airport et pour le canton de Zurich.

Des conséquences d’autant plus graves que la santé de Swiss – qui a pour hub Unique Airport – est précaire et que le secteur du transport aérien traverse une crise.

Un vrai casse-tête

Raison pour laquelle la Suisse souhaite un aménagement des limitations décidées par Berlin le 17 avril dernier. D’autant que des dérogations aux restrictions de survol du Sud de l’Allemagne existent déjà en cas de pluie ou lorsque la visibilité est inférieure à 1800 mètres.

Pour l’heure, la Suisse a saisi des voies judiciaires pour faire valoir son point de vue. Elle a attaqué la décision du gouvernement allemand auprès d’un tribunal de Mannheim. Et elle a porté plainte contre l’Allemagne devant la Cour de justice européenne.

La rencontre de mercredi vise donc à trouver un compromis au niveau bilatéral. Ses résultats ne seront communiqués que jeudi.

Mais la ville de Zurich et les communes du Sud de l’aéroport ne se satisferont pas d’un compromis, quel qu’il soit.

Depuis toujours opposées aux approches par le Sud, elles ont d’ores et déjà fait savoir qu’elles attaqueraient les décisions de l’OFAC et du ministère des Transports pour préserver leur quiétude.

swissinfo et les agences

– En mars 2003, le Parlement fédéral helvétique rejette l’accord aérien négocié entre l’Allemagne et la Suisse.

– Le 4 avril, l’Allemagne adopte un nouveau règlement sur les survols de son territoire vers et à partir de l’aéroport de Zurich..

– Il entre en vigueur le 17 avril: le survol du sud de l’Allemagne est désormais interdit de 21 à 7 heures la semaine, de 20 à 9 heures le week-end et les jours fériés.

– L’altitude minimale autorisée au-dessus du sol allemand est relevée.

– A partir du 10 juillet, la majorité des exceptions encore admises ne devraient plus l’être.

– Unique affirme qu’une quinzaine de longs courriers en provenance d’autres continents ne pourront plus atterrir à Kloten et devront être déroutés sur d’autres aéroports.

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