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Acte 13: les points forts et faibles d’Alinghi

L'équipage d'Alinghi a pu procéder à des réglages durant le quatre jours de l'Acte 13. Keystone

A l'occasion de l'Acte 13, le Defender Alinghi rencontre ses challengers pour la dernière fois avant l'America's Cup Match de la fin du mois de juin.

Après neuf mois de travail en grand secret, les voiliers se dévoilent sur l’eau, à l’occasion des dernières régates en flotte de la 32e édition. Alinghi révèle quelques-unes de ses forces et de ses faiblesses.

Le Valencia Louis Vuitton Acte 13, du 3 au 7 avril, n’a rien apporté de formel à Alinghi. Autorisé à régater au milieu de la meute de ses 11 challengers, le Defender de la 32e America’s Cup a été retiré des classements à la fin des compétitions.

Seuls les challengers seront classés. Les meilleurs disposeront d’un bonus de points pour la Coupe Louis Vuitton qui démarre à la mi-avril.

En revanche, la confrontation sur l’eau donne des indications sur la vitesse et la préparation des équipes. Après neuf mois de préparation dans le plus grand secret, les carènes des voiliers ont été révélées lors de l’Unveiling Day. Cette semaine, les régates en flotte ont permis de comparer les vitesses entre le SUI 91 et ses adversaires. De quoi tirer quelques premiers constats.

Une flotte à deux vitesses

Tout d’abord, l’équilibre des forces constaté lors des 12 premières pré-régates se confirme. Dans une flotte à deux vitesses, le «Big Four» tient toujours les marches du podium. Alinghi (SUI); BMW Oracle Racing (USA), Emirates Team New Zealand (NZL) et Luna Rossa (ITA) seront définitivement les cadors de cette 32e édition.

Avec le Desafio Espagnol (ESP) en tête, le deuxième groupe contient des équipes moins fortes, mais qui savent briller en fonction des circonstances. Seul China Team (CHN) semble loin du niveau général de la flotte.

Désormais, même la «Poule A» devra se méfier de ces petites équipes qui, en grappillant des victoires ici ou là, pourraient faire chavirer certains teams plus expérimentés.

Alinghi est fort…

Le mercredi 4 avril, c’est dans une brise de 15 à 20 nœuds que l’équipe suisse a engrangé deux victoires providentielles dans ce mini championnat. Même si les conditions de vent furent relativement aléatoires, elles permettent de tirer quelques conclusions provisoires sur le potentiel du Defender.

Alinghi aime particulièrement le vent soutenu. Extrêmement véloce dans les bords de près – en remontant au vent – l’équipe suisse a su faire parler sa vitesse afin de rattraper deux départs catastrophiques.

Lors du premier, le barreur Ed Baird a mordu la ligne de départ, obligeant le voilier rouge et noir à la refranchir après tout le monde. Le deuxième a vu le voilier suisse s’élancer en neuvième position. A chaque fois, le skipper Brad Butterworth a su faire jouer son sens tactique pour gagner les régates.

…mais pas infaillible

Au chapitre des talons d’Achille, les phases de pré-départ figurent donc en bonne place. Rappelons que les cinq minutes qui précèdent le départ privilégient les manœuvres, le travail d’équipage et la qualité du barreur. Autant d’éléments qui avaient peu convaincu lors de l’Acte 12, en juin 2006, sous le règne de Peter Holmberg.

Les pré-start d’Ed Baird lors de l’Acte 13 se sont également révélés faibles. Le vétéran australien Peter Gilmour, engagé cet hiver au chevet des deux barreurs d’Alinghi, a désormais deux mois pour remettre de l’ordre dans ce qui s’avère être un gros handicap. La phase de pré-départ est, en effet, primordiale en match race.

Les petits airs et les allures portantes ne semblent pas être non plus les points forts du voilier helvète, qui au contact de certains adversaires, avait plutôt tendance à se faire rattraper. Au sein même de l’équipe suisse, certains marins reconnaissent volontiers qu’il leur faut «encore travailler» les allures sous spinnaker.

Rappelons que les allures portantes représentent la moitié du parcours. Alors qu’il ne rencontrera plus aucun challenger jusqu’au Match, Alinghi dispose désormais de deux mois pour combler ces quelques lacunes, qui ne sauraient masquer son impressionnante suprématie générale.

swissinfo, Pierre-Antoine Preti /Skippers Magazine, à Valence

La Valencia Louis Vuitton Act 13 s’est déroulée du 3 au 7 avril. Sorte de premier galop d’essai, elle a vu s’affronter le Defender de la Coupe de l’America (Alinghi) et ses 11 challengers.

La Coupe Louis Vuitton à proprement parler aura lieu du 16 avril au 12 juin. Cette épreuve réunit les 11 challengers. Le team qui la remporte obtient le droit d’affronter ensuite le Defender.

La Coupe de l’America se déroulera du 23 juin au 7 juillet. Alinghi y défendra son titre contre le vainqueur de la Coupe Louis Vuitton.

Née en 1851, 45 ans avant les premiers jeux olympiques de l’ère moderne (1896), l’America’s Cup est le plus vieux trophée sportif en activité.

Gagnée en 2003, par le Team Alinghi d’Ernesto Bertarelli, battant pavillon de la Société Nautique de Genève, l’aiguière d’argent est revenue en Europe pour la première fois depuis qu’elle quitta l’Angleterre, il y a 152 ans.

L’America’s Cup se court en match racing. Cette discipline vélique confronte deux bateaux l’un à l’autre. Le marquage de l’adversaire est primordial pour l’emporter

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