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Adolf Ogi: bilan contrasté d’un homme populaire

Moment difficile: l'échec de la candidature de Sion pour les Jeux olympiques de 2006, le 19 juin 1999. Keystone

Le président de la Confédération, qui a annoncé sa démission mercredi, aura passé treize ans au gouvernement. Son activité politique a été marquée par des succès, mais aussi quelques échecs.

Adolf Ogi est né le 18 juillet 1942 à Kandersteg, dans l’Oberland bernois. Un diplôme de l’Ecole de commerce de La Neuveville en poche, il poursuit sa formation commerciale en Grande-Bretagne. Il débute sa vie professionnelle dans les offices du tourisme de l’Oberland bernois.

En 1964, il adhère à la Fédération suisse de ski, dont il est le directeur technique de 1969 à 1974, puis le directeur de 1975 à 1981. Les Jeux olympiques de Sapporo, où la délégation helvétique rafle dix médailles, lui apportent la notoriété.

De 1971 à 1983, il exerce la fonction de vice-président du comité mondial et européen de la Fédération internationale de ski. Enfin, de 1981 à son élection au Conseil fédéral, il est directeur général du groupe bernois Intersport, spécialisé dans le commerce d’article de sport.

Adolf Ogi adhère à l’Union démocratique du centre (UDC) en 1978. Un an plus tard, il est élu au Conseil national. En 1984, il accède à la présidence de son parti. Il est réélu triomphalement en 1987.

Son rendez-vous avec l’histoire a lieu le 9 décembre 1987. L’Assemblée fédérale le choisit pour succéder à Leon Schlumpf au gouvernement. Il hérite du ministère des transports, de l’énergie et des communications.

Son principal succès est l’acceptation par le peuple, en septembre 1992, des Nouvelles transversales ferroviaires alpines (NLFA). Mais le projet doit par la suite être totalement remanié faute de financement. Autre couleuvre à avaler: en septembre 1990, le peuple impose un moratoire de dix ans sur le nucléaire.

En 1995, il passe, un peu à contre-cœur, au ministère de la Défense, auquel il réussit à adjoindre les sports. Dès son arrivée, il est confronté à l’affaire Nyffenegger. D’autres «couacs» suivront, comme l’affaire Bellasi.

Par ailleurs, en raison de la crise économique, Adolf Ogi voit fondre le budget de son ministère comme neige au soleil. Dans le domaine sportif, l’échec de la candidature de Sion pour les Jeux olympiques de 2006, pour laquelle il s’était fortement engagé, lui cause une vive déception.

Mais Adolf Ogi obtient aussi de beaux succès. Il parvient notamment à faire adhérer la Suisse au Partenariat pour la paix de l’OTAN et jette les bases d’une nouvelle politique de sécurité. Après les bérets jaunes suisses en Bosnie, il obtient que l’armée soutiennent les efforts internationaux au Kosovo.

Revers de la médaille: une majorité de son parti, opposé à l’engagement militaire de la Suisse à l’étranger, lui retire son soutien. Adolf Ogi apparaît de plus en plus comme «l’homme sans parti» au sein du gouvernement. Une consolation toutefois: souriant et jovial, «Dolfi» restera sans doute comme l’un des conseillers fédéraux les plus populaires de l’après-guerre.

Olivier Pauchard

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