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Adolf Ogi prend congé des Bérets jaunes à Sarajevo

Adolf Ogi décore une jeune 'Béret jaune'. Keystone

Le président de la Confédération a félicité, vendredi, les soldats suisses en Bosnie. Des Bérets jaunes dont la mission touche à sa fin. Alors que l´aide humanitaire se poursuit.


Rarement peut-être le terme de visite-éclair aura autant mérité son nom. Arrivé, vendredi matin, à 9 heures, sur l’aéroport de Sarajevo, Adolf Ogi en est reparti peu après 16 heures, au terme d’un programme mené au pas de charge.

Trois parlementaires fédéraux accompagnaient le président et ministre de la défense. Le chef d’Etat major Hans-Ulrich Scherrer, lui, était arrivé la veille déjà.

Première étape: Visegrad, en République Serbe, ralliée grâce à un hélicoptère gros porteur de l’armée allemande.

Sur place, les Suisses lèguent au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) six conteneurs dans lesquels sont logés des familles musulmanes, en attendant la reconstruction de leurs maisons.

En tout, les Bérets Jaunes laisseront en Bosnie une centaine de caisses en métal. Symboles d’une présence helvétique qui ne s’éteint pas avec le départ des soldats. Puisque l’aide humanitaire, elle, continue.

Par un froid polaire, Adolf Ogi a juste eu le temps de distribuer quelques pains d’épices aux enfants et de souhaiter à tous un joyeux Noël et une bonne année.

Changement de décor, quelques minutes plus tard, avec la visite de la délégation suisse aux trois présidents de Bosnie-Herzégovine, au centre de Sarajevo, dans un palais récemment rénové.

«Les entretiens ont porté sur le bilan de 5 ans de présence suisse et sur la poursuite de l’aide», dira Adolf Ogi, sans donner davantage de détails.

Puis, départ pour les hauts de la capitale, où se trouve l’Académie de police, l’un des projets soutenus par la Suisse. L’occasion pour le président de la Confédération et sa suite d’assister à quelques démonstrations d’intervention rapide, de tir, et d’arts martiaux données par de jeunes aspirants.

Sur le coup de 14 heures, la délégation helvétique s’est retrouvée au camp des Bérets Jaunes pour les adieux officiels, en présence d’une bonne centaine d’invités locaux.

Moment d’émotion lorsque le représentant de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) a salué l’engagement et les services rendus à la Bosnie-Herzégovine par cette poignée d’hommes et de femmes (une cinquantaine) sans armes.

En cinq ans, les dix contingents de Bérets Jaunes qui se sont succédés se sont donnés sans compter dans des conditions souvent difficiles. Quant à leur tout dernier commandant, le lieutenant-colonel Jean-Philippe Gaudin, il a su se faire un nom au sein de la communauté internationale. Au point que les fêtes données au camp suisse ont acquis une réputation sans mesure avec la taille du contingent.

«Mission accomplie», s’écrie Adolf Ogi, particulièrement heureux que l’une de ses dernières sorties officielles lui ait permis de souligner l’importance de l’engagement de l’armée suisse à l’étranger.

«Ce qui se passe si près de nos frontières ne peut pas nous laisser indifférents, a confié le ministre suisse de la Défense. Et je trouve totalement incompréhensible que l’ont ait lancé le référendum contre la présence de soldats suisse armés à l’étranger.»

Le message est très clair. C’est désormais au nouveau Conseiller fédéral Samuel Schmid qu’il appartiendra de défendre cette idée chère à Adolf Ogi qui quitte le Conseil fédéral dans quelques jours.

Marc-André Miserez, Sarajevo

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