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André Dosé rattrapé par un second crash aérien

Un problème double pour André Dosé. Keystone

Le Ministère public de la Confédération traite dorénavant la catastrophe aérienne de Nassenwil avec celle de Bassersdorf.

L’enquête doit permettre d’établir l’éventuelle responsabilité pénale des dirigeants de l’ex-compagnie Crossair, dont l’ancien patron de Swiss.

En novembre 2001, un Jumbolino de Crossair se crashait à Bassersdorf, en phase finale d’approche vers Zurich, tuant 24 passagers.

Presque deux ans avant, en janvier 2000, un appareil Saab 340 B de la même compagnie s’était écrasé près de Nassenwil, toujours dans la région zurichois.

L’appareil venait de décoller de l’aéroport de Zurich-Kloten à destination de Dresde, en Allemagne. Sept passagers et trois membres d’équipage avaient péri.

Dossiers réunis

Jusqu’ici, les deux catastrophes ont été examinées séparément. La première par le Ministère public de la Confédération (MPC), la seconde par le procureur du district de Diesldorf (ZH).

Mais le MPC a décidé de reprendre l’entier du dossier. Il traitera l’accident de Nassenwil dans le cadre de l’action pénale initiée en mars dernier sur Bassersdorf. Une procédure ouverte pour lésions corporelles graves par négligence et homicide par négligence.

L’ex-patron de Swiss André Dosé, à la tête de Crossair à cette époque, devra donc répondre des accusations formulées contre la compagnie pour les deux accidents.

Il n’est pas encore possible d’évaluer la durée de l’instruction, précise Hansjürg Mark Wiedmer, porte-parole du MPC.

Défaillances humaines

Après la catastrophe de Nassenwil, le Bureau fédéral d’enquête sur les accidents d’aviation (BEAA) avait conclu que des défaillances humaines étaient à l’origine du crash.

Selon le BEAA, le commandant moldave et le co-pilote slovaque de la machine avaient commis des erreurs graves. Une part de responsabilité avait aussi été attribuée à Crossair, la compagnie d’aviation ne formant pas systématiquement ses commandants aux systèmes et procédures de navigation occidentaux.

Lors du crash de Bassersdorf, le même BEAA avait constaté que les manquements dans l’instruction des pilotes n’avaient pas été reconnus et qu’aucune mesure n’avait été prise pour y remédier.

swissinfo et les agences

– D’abord dirigée contre inconnu, l’enquête du Ministère public de la Confédération sur Bassersdorf (et maintenant Nassenwil) a été étendue le 12 mars dernier à, notamment, trois responsables de l’ancienne Crossair. Dont André Dosé, patron démissionnaire de Swiss.

– Sentant le vent venir et décidé à se défendre, André Dosé avait quitté la direction de la compagnie nationale deux jours seulement avant que le MPC n’annonce qu’il était sous le coup d’une enquête pénale.

– Agé de 46 ans, André Dosé était aux commandes de Swiss depuis le lancement de la compagnie à fin mars 2002. Il avait été désigné à ce poste dès septembre 2001. Auparavant, il dirigeait Crossair, avalée par Swiss.

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